Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes sont en hausse vendredi, rattrapant un peu de leur retard accumulé pendant la semaine sur Wall Street, aidée par le repli des taux d'intérêt et n'étant pas handicapée par la remontée du pétrole.

La Bourse de Paris montait de 0,79%, Londres de 0,67%, Francfort de 0,63% vers 12h35. L'indice Eurostoxx 600 avançait de 0,67%, en chemin vers sa meilleure progression journalière depuis près d'un mois. A 13h, le SMI prenait 0,31%.

Les indices européens bénéficient notamment du net recul des rendements des emprunts d'Etat: le taux à 10 ans allemand passait à 2,19% contre 2,23% jeudi, celui de la France à 2,69% contre 2,73%.

D'après Pierre Veyret, analyste d'ActivTrades, les Bourses européennes sont "soutenues par des données macroéconomiques positives".

Vendredi, l'inflation en Espagne et en France en décembre ont été confirmées par leur seconde estimation.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a aussi déclaré jeudi que les taux d'intérêt directeurs de la zone euro avaient atteint leur pic, après avoir grimpé face à une inflation élevée l'année dernière. Elle a aussi confirmé que la baisse de taux était "la logique", mais s'est refusé à donner une date.

Pour la BCE comme pour la Réserve fédérale américaine, les marchés sont beaucoup plus pressés que les banquiers centraux et misent sur des baisses de taux dès les réunions de mars.

Autre bonne nouvelle sur le plan économique, le Produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a rebondi de 0,3% en novembre après une baisse de même ampleur le mois précédent, signe de résilience de l'économie britannique.

La progression des indices européens ne tient toutefois pas la comparaison avec Tokyo, qui a pris 1,50% sur la séance, grâce aux résultats salués d'Uniqlo, et 6,59% sur la semaine, sa meilleure performance depuis près de deux ans.

En Chine, la Bourse de Shanghai a perdu 0,35%, celle de Hong Kong 0,16%.

Les investisseurs commencent aussi à se tourner vers les résultats d'entreprises aux Etats-Unis et aux annonces d'entreprises avant leurs résultats en Europe.

Aux Etats-Unis, l'assureur UnitedHealth, les banques JP Morgan, Bank of America, Citi, le gestionnaire d'actifs BlackRock et la compagnie aérienne Delta Air Lines sont attendus vendredi.

Avant cela, le contrat à terme des trois principaux indices suggérait une ouverture en légère baisse, même si, sur la semaine, les performances sont encore un peu meilleure qu'en Europe.

Burberry fait plonger le luxe

Le groupe de luxe britannique Burberry dévissait de plus de 9,70% à Londres après l'actualisation de ses prévisions financières pour l'année.

"La situation a été particulièrement difficile aux États-Unis, où les ventes à périmètre constant ont baissé de 15%", note l'analyste de Bernstein Luca Solca.

A Paris, LVMH cédait 1,55%, Kering 2,26% et Hermès 0,11%.

Grifols ne convainc pas

Le cours du géant pharmaceutique espagnol Grifols, accusé de manipulation comptable par le fonds activiste Gotham City Research, a poursuivi vendredi sa chute, les investisseurs restant sceptiques face à la défense de l'entreprise, qui réfute toute irrégularité.

Il chutait de 9,29%, ayant perdu plus de 40% de sa valeur depuis le début de la semaine.

Le pétrole remonte avec la géopolitique

Les prix du brut évoluent en forte hausse vendredi, le marché craignant une escalade des tensions au Moyen-Orient après les frappes aériennes des Etats-Unis et du Royaume-Uni contre les rebelles Houthis au Yémen, qui pourraient conduire à des ruptures d'approvisionnement en or noir.

Le baril de Brent de mer du Nord prenait 3,95% à 80,47 dollars, et celui de WTI 4,08% à 74,96 dollars vers 12h0 GMT.

L'euro baissait de 0,17% face au dollar, à 1,0953 dollar pour un euro.

Le bitcoin cédait 0,11% à 469110 dollars.

afp/fr