Un aperçu de la journée à venir sur les marchés asiatiques.

Un cas classique de "bonne nouvelle est une mauvaise nouvelle" en provenance des États-Unis jeudi semble peser sur les marchés asiatiques vendredi, alors que la première baisse des taux d'intérêt américains tant attendue est repoussée à plus tard.

Une baisse de taux d'un quart de point de la part de la Fed n'est désormais prévue qu'en décembre, après l'élection présidentielle. Il est difficile de le croire aujourd'hui, mais au début de l'année, on s'attendait à un assouplissement de 150 points de base en 2024, à partir de mars. La perspective d'un resserrement de la politique mondiale dans les mois à venir pourrait être problématique pour les actifs à risque, alors que les prévisions de baisse des taux britanniques ont été tempérées et que la banque centrale néo-zélandaise a donné un signal plus optimiste cette semaine.

Les actions ont chuté et les rendements obligataires ont augmenté jeudi après que les chiffres ont montré que l'activité commerciale américaine s'est accélérée en mai pour atteindre son niveau le plus élevé depuis plus de deux ans, éclipsant ainsi une nouvelle "victoire" des bénéfices du géant de l'intelligence artificielle et de la fabrication de puces électroniques Nvidia. Cela devrait stimuler l'appétit pour le risque, mais le rapport PMI américain a également montré que les pressions sur les prix augmentaient rapidement. De nombreux indices boursiers étant historiquement élevés et la volatilité historiquement faible, les investisseurs préfèrent la prudence à l'aventure.

Après avoir atteint des sommets lundi, les prix du cuivre aux États-Unis sont en passe de chuter de 5,5 % cette semaine, ce qui constituerait la plus forte baisse depuis novembre 2022.

Telle est la toile de fond de l'ouverture des marchés asiatiques vendredi. Si les marchés clôturent sans changement ou en baisse, l'indice MSCI Asia ex-Japan affichera sa première baisse hebdomadaire depuis cinq ans, l'indice chinois CSI300 sa première baisse depuis six semaines et l'indice Hang Seng de Hong Kong sa plus forte perte hebdomadaire depuis le mois de janvier.

L'inflation japonaise est en tête du calendrier des données économiques de vendredi, qui comprend également l'inflation en Malaisie, le commerce en Nouvelle-Zélande et la production industrielle à Singapour.

L'inflation de base annuelle au Japon devrait tomber à 2,2 % en avril, contre 2,6 %, ce qui est plus proche de l'objectif de 2 % de la Banque du Japon et peut-être suffisant pour donner aux décideurs politiques une certaine marge de manœuvre après que les rendements des obligations d'État japonaises aient atteint cette semaine leur niveau le plus élevé depuis plus de dix ans.

En Italie, les chefs des finances du G7 entament une réunion de deux jours vendredi, avec l'impasse commerciale entre la Chine et l'Occident en tête de l'ordre du jour.

Enfin, la Corée du Sud accueille dimanche un sommet trilatéral de deux jours avec la Chine et le Japon. Du point de vue des marchés, il sera intéressant de voir si les discussions portent sur la compétitivité commerciale, l'IA et le secteur des puces, ainsi que sur les taux de change, après que le Japon et la Corée du Sud ont signé le mois dernier une rare déclaration commune avec les États-Unis pour se "consulter étroitement" sur les monnaies.

Voici les principaux développements qui pourraient orienter les marchés vendredi :

- IPC japonais (avril)

- Commerce néo-zélandais (avril)

- Les chefs des finances du G7 se réunissent en Italie