BP prendra 9,5% de Rosneft et le groupe russe 5% du britannique. Les participations sont valorisées 7,8 milliards de dollars (5,8 milliards d'euros).

Cet accord vise notamment l'exploration de certaines parties de l'Arctique, région dont BP pense qu'elle sera très fertile en hydrocarbures.

Le président démocrate de la Commission des ressources naturelles de la Chambre des représentants, Edward Markey, a immédiatement demandé à ce que les autorités américaines étudient l'accord.

Cet accord souligne le changement des relations entre BP et son nouveau directeur général Bob Dudley avec Moscou.

Il avait été contraint de fuir la Russie en 2008 après avoir dirigé la société russe TNK-BP, dont BP détient 50%. Bob Dudley, qui avait été le patron de la création de TNK-BP en 2003, avait été contraint à la démission en raison de ce qu'il avait qualifié de campagne de harcèlement par les oligarques milliardaires coactionnaires de BP-TNK.

Le problème a depuis été résolu et Bob Dudley est retourné en Russie cet été, après sa nomination comme directeur général de BP. Il avait été chaleureusement reçu.

Son prédécesseur, Tony Hayward, très critiqué pour sa gestion de la marée noire dans le golfe du Mexique l'an dernier, siège au conseil d'administration de TNK-BP.

La Russie, premier exportateur mondial de pétrole, est importante pour BP, notamment en termes de réserves. Moscou de son côté, cherche à accroître son influence sur la scène financière mondiale en incitant ses grandes sociétés, notamment celles contrôlées par l'Etat, à racheter des sociétés étrangères.

Certaines de ces opérations ont suscité une forte opposition dans les pays concernés. Ce fut par exemple le cas de l'achat par Sourgoutneftegas d'une participation dans le hongrois MOL. D'autres, comme l'offre de Sberbank sur l'allemand Opel, ont échoué.

En Bourse aux Etats-Unis, l'action BP a fini en hausse de 3,6%.

Tom Bergin, Danielle Rouquié pour le service français