Les marchés ont été de plus en plus volatils durant l'année écoulée et semblent être davantage influencés par le sentiment des investisseurs que par les fondamentaux économiques, constate Valentijn van Nieuwenhuijzen, directeur de la stratégie et responsable Multi-asset chez NN Investment Partners.

Au cours de ces dernières années, les marchés ont développé une dépendance vis-à-vis du soutien des banques centrales. Leurs réactions aux modifications de la politique monétaire sont devenues imprévisibles et souvent spectaculaires et nous en avons eu quelques bons exemples cette année. Le 24 août (“Black Monday”), la bourse chinoise a dégringolé de près de 9% lorsqu'il est apparu que la banque centrale chinoise n'envisageait pas d'adopter rapidement de nouvelles mesures de stimulation après avoir promis des centaines de milliards de dollars à cet effet plus tôt dans l'année. Ceci a provoqué une onde de choc qui a touché l'ensemble des bourses internationales, y compris en Europe et aux États-Unis. Ce jour-là, à l'ouverture, l'indice Dow Jones a concédé 1.000 points, ce qui correspond au repli le plus prononcé qu'il ait jamais enregistré.

Le dernier exemple remonte au 3 décembre, lorsque le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a annoncé des mesures de stimulation supplémentaires pour soutenir l'économie et l'inflation de la zone euro. Ces mesures sont restées en deçà des attentes consensuelles des marchés. Les bourses se sont dès lors repliées, le taux de change de l'euro s'est apprécié et, surtout, les taux des obligations d'État ont fortement augmenté. En l'espace de quelques heures, le taux des obligations allemandes à 10 ans a progressé d'environ 20 points de base, affichant une hausse de presque 50%!

Étant donné que les attentes d'assouplissement de la politique de la BCE étaient incorporées dans les cours obligataires, le gérant a décidé de sous-pondérer le papier d'État allemand au sein de ses portefeuilles multi-asset dès le mois de novembre. Durant les semaines qui ont suivi, il a également réduit le risque en adoptant une pondération neutre des actions et des obligations risquées. Les divergences entre la politique de la BCE et celle de la Fed -quoique bien communiquées aux marchés- sont de plus en plus grandes. Les annonces des deux banques centrales qui ont affecté les marchés en décembre, combinées à la liquidité inférieure qu'à l'accoutumée, l'ont incités à adopter une répartition des actifs relativement prudente à l'approche de la fin de l'année.