Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux continuaient de réagir à la possibilité d'un net durcissement de la politique de la Réserve fédérale américaine mercredi, entraînant un repli des actions et un nouveau bond des taux sur le marché obligataire américain.

Les marchés européens évoluaient autour de l'équilibre dans les premiers échanges. Londres, Francfort étaient stables alors que Paris reculait de 0,20%, vers 07H20 GMT.

En Asie, Tokyo a fini largement dans le rouge (-1,58%). La Bourse de Hong Kong reculait de 1,33% dans les derniers échanges, tandis que Shanghai était proche de l'équilibre (+0,02%).

L'activité dans les services en Chine a plongé en mars à son plus bas niveau depuis la première vague de Covid-19 début 2020, en raison d'une flambée épidémique, selon un indice indépendant publié mercredi.

Mardi, les marchés américains avaient terminé en nette baisse, le Dow Jones perdant 0,80% et le Nasdaq 2,26%, effaçant complètement les gains de lundi.

Les investisseurs ont notamment été marqués par les propos volontaristes d'une gouverneure de la Fed, Lael Brainard, sur le durcissement de la politique monétaire de l'institution. Elle a notamment déclaré que la Fed était prête à "agir plus fortement" contre l'inflation.

"Ce qui rend le commentaire si important, c'est que Mme Brainard est généralement l'une des plus accommodantes" parmi les gouverneurs et s'est montrée longtemps réticente à un trop brusque resserrement monétaire, explique Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

Les acteurs de marché pourront avoir d'autres renseignements sur la posture de la Fed à l'occasion de la publication des "minutes", le compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de l'institution, après la clôture des marchés européens.

Les taux d'intérêt continuaient leur ascension: celui pour l'emprunt américain à 10 ans s'établissait à 2,614%, le plus haut niveau depuis 2019. Ceux en Europe se tendaient légèrement.

La publication de la Fed ne fait pas non plus oublier aux marchés le conflit ukrainien, avec de nouvelles sanctions contre la Russie débattues au sein de l'Union européenne, après la récente découverte de nombreux cadavres à Boutcha, près de Kiev.

L'automobile en Asie cale

Le titre de Honda (-2,15%) n'a pas profité d'une extension de son alliance avec le géant américain General Motors (-4,08% mardi à Wall Street) annoncée la veille. Les deux constructeurs automobiles prévoient de développer et commercialiser à partir de 2027 une nouvelle ligne de véhicules électriques à prix "abordables" visant le marché de masse.

De même, l'action du constructeur automobile Mitsubishi Motors a chuté de 3,39%. Selon le quotidien économique Nikkei, le groupe japonais va suspendre sa production dans l'une de ses usines au Japon du 11 au 15 avril en raison de retards d'approvisionnements liés au confinement de Shanghai.

Du côté du pétrole et des devises

Les prix du pétrole étaient divisés, coincés entre l'attente des nouvelles sanctions et la crainte d'un ralentissement économique.

Le baril de WTI à échéance mai reculait de 0,11% à 101,85 dollars, alors que le Brent de mer de Nord, la référence européenne, pour livraison mai prenait 0,22% à 106,85 dollars vers 07H05 GMT.

L'euro restait faible (-0,10% à 1,0894 dollars), face au billet vert, galvanisé par la politique de la Fed.

Le bitcoin reculait de 0,83% à 45'480 dollars.

afp/jh