La Première ministre britannique, Theresa May, a signé mardi soir la lettre adressée au président du Conseil européen, Donald Tusk, pour invoquer officiellement l'article 50 du traité de Lisbonne sur la sortie de l'UE et elle doit s'expliquer vers 11h30 GMT devant les parlementaires de son pays.

La procédure est sans surprise et les investisseurs cherchent surtout à savoir dans quelles conditions vont débuter les négociations entre Londres et ses partenaires de l'UE, appelées à durer près de deux ans.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,06% à 5.049,24 points à 10h30 GMT après avoir inscrit en début de séance un plus haut de près de 20 mois. À Francfort, le Dax progresse de 0,32%, tout près de son plus haut de l'année, alors qu'à Londres, le FTSE perd 0,21%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,11% et le Stoxx 600 cède 0,14% mais l'EuroStoxx 50 de la zone euro prend 0,07%.

La Bourse d'Athènes se distingue et s'adjuge plus de 1% après les informations selon lesquelles le gouvernement grec et les créanciers du pays sont parvenus à un projet d'accord sur les dossiers en suspens empêchant de boucler la "revue" en cours du plan d'aide international.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de quelques points après le rebond enregistré mardi en fin de séance, qui a permis au Dow Jones de mettre fin à une série de huit baisses consécutives.

Plus forte hausse du Stoxx 600, London Stock Exchange Group gagne 3,77% après le veto opposé par la Commission européenne au projet de fusion avec Deutsche Börse (+1,47%), largement anticipé. L'opérateur boursier britannique a pris acte de la décision et annoncé un plan de rachat d'actions de 200 millions de livres. Leur concurrent Euronext, de son côté, est en hausse de 0,77%.

L'automobile (+0,28%) affiche l'une des meilleures performances sectorielle après les prévisions de Daimler (+1,06%, plus forte hausse du Dax) sur sa marque Mercedes et l'avis favorable d'Exane sur les perspectives de Valeo (+0,45%).

A Paris, Engie, en tête du CAC avec une hausse de 2,28%, bénéficie de l'opinion positive de JPMorgan, qui table sur une évolution favorable des résultats financiers du groupe.

A la baisse, le spécialiste allemand de la publicité en ligne Scout24 chute de plus de 7% après des prévisions 2017 inférieures aux attentes.

Sur le marché des changes, le fait marquant du jour est la baisse de la livre sterling, fragilisée par le déclenchement formel par Londres du processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. La devise britannique abandonne 0,17% face au dollar à 1,2426, après être tombée sous 1,24 dollar dans la matinée, et elle est pratiquement inchangée face à l'euro, qui se traite à 86,78 pence.

"Tout est dans les détails, désormais", explique Neil Wilson, analyste senior d'ETX Capital. "Un Brexit vraiment dur n'a pas été intégré par le sterling. Il peut encore baisser si les négociations prennent une tournure désagréable."

Le dollar, lui, progresse légèrement face à un panier de devises de référence, toujours porté par le record de l'indice de confiance du consommateur du Conference Board, qui conforte les anticipations de remontée des taux de la Fed. L'euro est ainsi retombé sous 1,08 dollar.

Quant au pétrole, les cours du brut remontent de 0,4% environ malgré les chiffres de l'American Petroleum Institute (API) montrant une hausse des stocks aux Etats-Unis, une mauvaise nouvelle compensée par la baisse de la production libyenne et la perspective d'une prolongation de l'accord Opep sur la limitation des pompages.

(Marc Angrand, avec Jamie McGeever à Londres, édité par Blandine Hénault)