PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes ont cédé du terrain mardi, affectées par la résurgence d'un risque politique en zone euro avec la possibilité d'élections anticipées en Italie.

"Le risque politique italien est venu animer la séance avec la possibilité d'élections en septembre en Italie, sachant que dans les sondages il y a une percée du mouvement 5 étoiles, qui organiserait à priori un référendum pour ou contre l'Europe", a expliqué Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

"Par ailleurs, le système bancaire y est très fragile et représente l'un des risques systémiques en Europe. C'est un pays beaucoup plus facteur de stress et de nervosité que n'ont pu l'être la Grèce ou le Portugal en plein coeur de la crise. Il y a contagion du stress jusqu'au secteur bancaire européen", a observé M. Tuéni.

"Néanmoins, cela reste contenu, il n'y a pas de mouvement de panique", nuance l'analyste.

Côté macroéconomique, la confiance économique dans la zone euro est retombée en mai après avoir fortement augmenté en avril.

L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,50%.

A Paris, l'indice CAC 40 a cédé 0,50% à 5.305,94 points.

Publicis a gagné 2,82% à 68,84 euros. Arthur Sadoun succèdera le 1er juin à Maurice Lévy à la tête du géant de la publicité.

Les bancaires ont à l'inverse pesé sur la cote, à l'image de Société Générale (-1,43% à 49,02 euros), Crédit Agricole (-0,90% à 13,78 euros) et Natixis (-2,61% à 5,94 euros).

Vivendi a cédé 0,64% à 19,39 euros. La Commission européenne a autorisé mardi sous condition la prise de contrôle par le français Vivendi de Telecom Italia.

Bureau Veritas a reculé de 2,66% à 20,71 euros, affecté par un abaissement de sa recommandation à "conserver" contre "acheter" auparavant par Kepler Cheuvreux.

L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a cédé 0,24% à 12.598,68 points.

Deutsche Bank a terminé lanterne rouge (-1,80% à 16,14 euros). Une plainte collective a été déposée au nom de petits actionnaires de sa filiale Postbank qui estiment avoir été lésés sur le prix de rachat de leurs titres alors de la reprise par Deutsche Bank en 2010. La plainte pourrait valoir 1,6 milliard d'euros de dommages et intérêts à verser par la première banque allemande, estiment les avocats des plaignants.

BMW, dont la production est perturbée depuis quelques jours par un problème de livraison, a indiqué s'attendre à une poursuite des difficultés toute cette semaine (-0,38 % à 84,24 euros).

Daimler a affiché un modeste gain de 0,37% à 65,20 euros, après l'annonce mardi de sa plus "importante commande d'autocar de son histoire".

L'indice FTSE-100 de la Bourse de Londres a reculé de 0,28% à 7.526,51 points.

Le groupe IAG, maison mère de British Airways, s'est distingué par un net recul (-1,38% à 605,50 pence), même s'il a finalement limité la casse après avoir chuté de 4,5% dans les premiers échanges.

Les sociétés tournées vers l'international ont reculé en raison de la hausse de la livre: British American Tobacco (BAT) a lâché 1,61% à 5.501 pence, Diageo a perdu 0,60% à 2.323 pence, et Rolls-Royce a reculé de 0,52% à 868,50 pence.

Tesco a reculé de 0,78% à 185,35 pence, alors que l'autorité britannique de la concurrence a ouvert une enquête sur son projet de rachat du grossiste Booker.

L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a gagné 0,15% à 20.814 points.

Italgas a réalisé la meilleure performance (+5,29% à 4,614 euros), suivi de Moncler (+2,54% à 21,78 euros) et Ferrari (+2,54% à 76,7 euros).

En bas de tableau, Mediaset a reculé de 2,8% à 3,68 euros. Mauvaise performance également pour Banco BPM (-2,33% à 2,848 euros) et Exor (-2,2% à 49,44 euros).

La Bourse de Madrid a terminé proche de l'équilibre (-0,07% à 10876,9 points).

Les valeurs du transport aérien ont rebondi: +2,35% à 6,98 euros pour IAG (Iberia, British Airways) après le retour à la normale des vols de British Airways et + 4,18% à 51 euros pour le géant mondial des réservations de voyage Amadeus, qui souffrait de la décision d'IAG d'appliquer une commission sur les réservations de billets faites par son intermédiaire.

Les bancaires étaient en recul, à l'instar de Banco Santander (-1,07% à 5,8 euros), BBVA (-1,64% à 7,36 euros) ou CaixaBank (-1,26% à 4,16 euros).

Gamesa a subi la plus forte baisse (-2,24% à 19,89 euros).

A contre-courant, la Bourse de Lisbonne a gagné 1,02% à 5.279,80 points, encouragée notamment par le groupe de distribution Jeronimo Martins (+1,79% à 17,64 euros).

Parmi les bonnes opérations du jour figuraient la banque BCP (+1,71% à 0,23 euro) et le gestionnaire de réseau électrique REN (+1,53% à 2,86 euros).

En revanche, le groupe de télecommunications NOS a ralenti la place portugaise en cédant 0,86% à 5,43 euros. De même le groupe diversifié Sonae a lâché 0,75% à 0,92 euro.

A Bruxelles, l'indice Bel-20 a cédé 0,07% à 3.890,84 points.

Le groupe de télécommunications belge Proximus affichait la plus mauvaise performance (-2,02% à 31,99 euros).

Le groupe pharmaceutique UCB était le mieux loti, prenant 2,39% à 63,06 euros.

L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a perdu 0,38% à 525,71 points.

Le numéro un mondial de la peinture AkzoNobel a perdu 1,83% à 74,97 euros et le groupe de technologies Galapagos a chuté de 1,71% à 73,38 euros.

Arcelor Mittal a progressé de 0,48% à 19,96 euros.

L'indice SMI de la Bourse suisse a clôturé à 9.007,54 points, en recul de 0,27%.

LafargeHolcim (-0,51% à 58,50 CHF) et SGS (-0,69% à 2.300 CHF) étaient sous pression.

Aux bancaires, UBS perdait 1,45% à 15,67 CHF, Credit Suisse 1,10% à 13,46 CHF et Julius Bär 0,79% à 50,55 CHF. Credit Suisse a écopé d'une forte amende à Singapour en relation avec le scandale malaisien 1MDB.

Le poids lourd défensif Nestlé a pesé sur l'indice (-0,06% à 82,35 CHF) alors que Roche (+ 0,08% à 266,70 CHF) et Novartis (+0,13% à 78,60 CHF) ont été légèrement positifs.

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