New York (awp/afp) - Les principaux indices de la Bourse de New York, qui avait ouvert hésitante mercredi, s'enfonçaient dans le rouge car les investisseurs soupèsent les risques d'un ralentissement de l'économie.

L'indice Dow Jones ne grappillait plus que 0,08% tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, lâchait 1,26% et que le S&P 500 perdait 0,49% vers 10H50 GMT.

La veille, Wall Street avait terminé en légère baisse, les trois principaux indices new-yorkais ayant cédé un demi-point de pourcentage.

Juste avant l'ouverture mercredi, l'enquête mensuelle d'ADP sur l'emploi privé aux Etats-Unis a montré un nouveau signe de refroidissement du marché du travail.

Les créations d'emplois dans le secteur privé ont ralenti à 145.000 en mars contre 205.000 prévu et après 261.000 en février (chiffre révisé en hausse).

Ces chiffres sont publiés deux jours avant le rapport officiel sur l'emploi qui devrait voir, selon les prévisions des analystes, un affaiblissement des créations d'emplois et un taux de chômage stable à 3,6%.

Le ministère du Commerce a par ailleurs fait état d'un déficit commercial américain qui se creuse, avec à la fois une diminution des exportations mais aussi un repli des importations.

"Ce qu'il faut en retenir, c'est que ce déclin des exportations comme des importations reflète un ralentissement des échanges à l'échelle mondiale", a estimé Patrick O'Hare de Briefing.com.

"Cet affaiblissement de l'activité devrait être vu favorablement par la Réserve fédérale (Fed)" car cela devrait ralentir l'inflation par la même occasion "mais cela invite les marchés boursiers à faire une pause après leur forte hausse depuis la mi-mars", a ajouté l'analyste.

Autre mauvaise nouvelle: l'indice d'activité dans les services (ISM) a ralenti à 51,2% en mars contre 55,1% le mois d'avant et 54,3% prévu par les analystes.

L'activité dans les services, secteur leader de l'économie américaine, demeure ainsi de peu en expansion alors que celle du secteur manufacturier, publiée lundi pour le mois de mars, est déjà en récession à 46,3%.

A la cote, Johnson and Johnson était recherché (+3,50% à 164 dollars). Le géant pharmaceutique a proposé de solder une fois pour toutes, au prix d'une lourde facture de près de 9 milliards de dollars, les plaintes dont il fait l'objet depuis des années concernant son talc, accusé d'avoir provoqué des cancers des ovaires.

L'entreprise a précisé que plus de 60.000 plaignants avaient donné leur accord pour une telle résolution du différend.

Les grands noms de la tech, qui ont mené la hausse du marché à la fin du premier trimestre, faisaient l'objet de prises de bénéfices comme Nvidia (-3,38% à 14H30 GMT) et AMD (-3,78%) dans les semi-conducteurs mais aussi Amazon (-2,38%), Apple (-1,09%) ou Microsoft (-0,94%).

Les banques régionales, après l'avertissement du PDG de JPMorgan Jamie Dimon qui a douté la veille de la fin de la crise bancaire, n'étaient pas brillantes. First Republic perdait presque 3%, PacWest plus de 7%.

Quant à Western Alliance, elle plongeait de 16% parce que la publication de son dernier état financier manquait de préciser l'état de ses dépôts ce qui inquiétait certains analystes, selon Bloomberg News.

Sur le marché obligataire, les rendements se détendaient, matérialisant les craintes de récession. Les taux à dix ans reculaient à 3,28% contre 3,33% la veille et ceux à deux ans se repliaient à 3,69% contre 3,82%.

afp/rp