* Perte de 1,56% pour le Dow, de 1,17% pour le S&P, de 0,12% pour le Nasdaq

* Pétrole et conjoncture mondiale continuent de plomber la Bourse (Actualisé avec des précisions, éléments de change et obligataires)

par Abhiram Nandakumar et Noel Randewich

NEW YORK, 20 janvier (Reuters) - Wall Street a une fois de plus sombré dans la morosité mercredi, une humeur qui la tient depuis le début de l'année à l'instar de ses homologues européennes, plombée comme ces dernières par la nouvelle déroute du marché pétrolier et par des craintes d'un ralentissement économique mondial qui vont s'amplifiant.

Un rebond tardif des prix pétroliers a cependant permis à la Bourse américaine de réduire ses pertes.

Les cours du WTI texan sont tombés à des niveaux qu'ils n'avaient plus fréquentés depuis 2003, tandis que le Brent de la Mer du Nord tutoie son cours plancher de 12 ans dans un marché saturé qui devra en outre absorber prochainement le retour de la production iranienne.

"Les dégâts du secteur énergétique se propagent", note Brian Fenske (ITG). "Voir tous les matins les futures du S&P en recul de 1% à 2%, cela a un impact psychologique immédiat et ça pousse certains investisseurs à éviter le risque comme la peste".

La hausse de 6% de l'indice de volatilité du CBOE, dit encore "indice de la peur", est révélatrice de la fébrilité des investisseurs. Encore que cet indice était monté beaucoup plus haut en séance.

L'indice Dow Jones a perdu 249,28 points, soit 1,56%, à 15.766,74 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 22 points (1,17%) à 1.859,33 points, son plus bas depuis plus d'un an. Le Nasdaq Composite finit très peu changé, laissant 5,26 points (0,12%) à 4.471,69.

Les 10 grands indices sectoriels du S&P-500, sauf un, ont tous fini dans le rouge, au premier rang desquels celui des valeurs de l'énergie, qui lâche 2,93%. Dans ce compartiment, Exxon Mobil recule de 4,2% et Chevron de 3,1%.

Le marché ne peut guère compter sur la "saison" des résultats trimestriels, maintenant lancée, pour se donner de l'élan: les bénéfices des sociétés composant l'indice S&P-500 sont attendues en baisse de 4,4% en moyenne, selon des données de Thomson Reuters.

Sur le front des sociétés précisément, Goldman Sachs lâche près de 2%, après avoir touché en séance un plus bas de 20 mois de 153,78 dollars.

La banque a publié un bénéfice en baisse pour le troisième trimestre consécutif, le règlement amiable d'un litige remontant au début des années 2000 ayant plombé les comptes des trois derniers mois de l'année.

IBM, plus grosse perte du Dow Jones, laisse près de 5%, après avoir inscrit un plus bas de cinq ans en séance, en raison d'une prévision de bénéfice en deçà des attentes des analystes.

A l'inverse, Netflix, qui décrochait en séance en dépit d'une croissance du nombre d'abonnés supérieure aux attentes, a réussi à remonter presque tout le terrain perdu pour ne céder que 0,14%.

Le volume a été très étoffé, de 12,5 milliards de titres, bien supérieur à la moyenne quotidienne de 7,8 milliards des 20 dernières séances, selon des données de Thomson Reuters.

Le dollar a touché un plus bas de plus d'un an contre le yen , de 115,96, mercredi, les cambistes, à la recherche de valeurs dites de sécurité, ayant privilégié la monnaie japonaise.

Toutefois la parité est redevenue stationnaire par la suite et le dollar ne variait guère non plus contre l'euro et contre un panier de devises de référence, la dégringolade du pétrole étant un élément de soutien pour le billet vert.

Les malheurs de la Bourse font le bonheur du marché obligataire et le rendement des Treasuries à 30 ans ont touché un plus bas de cinq mois de 2,711%.

Le rally obligataire s'est toutefois essouflé en fin de séance avec la remontée de Wall Street. (Wilfrid Exbrayat pour le service français)