PARIS (Reuters) - La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi après la publication des prix à la consommation aux Etats-Unis pour le mois de février qui montrent une nouvelle accélération de l'inflation sur un an, la plus importante en 40 ans, tandis que le conflit ukrainien se poursuit.

Dans les premiers échanges, l'indice Dow Jones perd 348,7 points, soit 1,05%, à 32.937,55 points et le Standard & Poor's 500, plus large, recule de -1,02% à 4.234,14 points.

Le Nasdaq Composite cède 1,42%, soit 188,12 points, à 13.067,418.

Une heure avant l'ouverture de Wall Street, le département du Travail a annoncé que l'indice des prix à la consommation (CPI) avait augmenté de 0,8% le mois dernier et de 7,9% sur un an, le niveau le plus élevé depuis janvier 1982.

L'indice CPI, hors énergie et produits alimentaires, dite inflation de base ("core CPI"), a pour sa part augmenté de 0,5% sur un mois et de 6,4% en rythme annuel, le taux le plus important depuis août 1982.

Même si ces chiffres sont globalement conformes aux attentes, les économistes s'attendent à une nouvelle accélération de l'inflation au deuxième trimestre au regard de la flambée des prix des matières premières dans le contexte de la crise russo-ukrainienne alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) doit se réunir les 15 et 16 mars.

Les traders prévoient à 95% un relèvement de 25 points de base des taux de la Fed ce mois.

"La situation sur l'inflation ne va pas changer de sitôt", prédit Jimmy Lee, directeur général du gestionnaire d'actifs Wealth Consulting Group.

"La gestion de l'inflation va être encore plus compliquée pour la Fed tandis que les prix du pétrole vont avoir un impact sur de nombreux consommateurs", ajoute-t-il, faisant référence à la guerre en Ukraine où aucune avancée diplomatique ne semble poindre.

Après deux séances consécutives de baisse, l'indice CBOE de la volatilité est reparti à la hausse, de 0,4%.

Aux valeurs, les poids lourds du numérique refluent à l'image d'Apple (-2,3%), Microsoft (-1,9%), Alphabet (-1,3%), Meta Platforms (-2,2%) et Tesla (-1,4%).

Le géant du commerce en ligne Amazon gagne cependant 4,2% à la faveur d'une division par 20 du nominal de ses actions et d'un nouveau plan de rachat d'actions de 10 milliards de dollars (9,06 milliards d'euros).

Côté hausse, les groupes pétroliers comme Schlumberger (+1,8%) et Halliburton (+2,8%) profitent de la remontée des cours du pétrole, le baril de Brent étant à 116,48 dollars (+4,9%) et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 113 dollars (+4,05%).

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Sophie Louet)