Oubliée la peur du Covid (record de plus de 121.000 'cas' aux US ce 06/11), de la récession, de l'imbroglio politique (et les risques de troubles sociaux)... tous ces élément négatifs débouchent sur une conclusion qui transporte les marchés d'allégresse: tout pourrait si mal tourner (ou tout est déjà en train de mal tourner ?) que les banques centrales vont prendre le contrôle de la situation.

Elles vont pallier le vide de décisions politiques aux Etats Unis (relance fiscale, plans de soutien remis à janvier 2021), contrebalancer à coup de milliers de milliards les effets de la pandémie de Covid, aussi longtemps qu'elle durera (6 mois ne semble même plus un délai surréaliste).

La FED a rassuré jeudi soir en assurant qu'elle dispose de la capacité d'augmenter sa 'puissance de feu'... et tout le monde d'en conclure qu'elle peut au besoin accroître fortement ses rachats d'actifs ('QE'), pour une durée quasi illimitée.

Wall Street enregistre ainsi sa plus forte hausse à l'issue d'une semaine de scrutin présidentiel depuis l'élection de... Franklin D.Roosevelt en novembre 1932 (Wall Street était alors au tapis, et non à 10% des ses records absolus, tutoyés de nouveau à 2% près).

Le Nasdaq termine symboliquement dans le vert (+0,04%) et réalise le grand chelem à la hausse sur la semaine écoulée.

A 2 minutes de la clôture, le S&P500 faisait lui aussi la passe de 5 mais il s'effrite à la dernière minute de -0,03%... mais les optimistes soulignent que le 'VIX' qui lui est associé se contracte de -8,5% et de -30% sur la semaine, à 25,4.

Le Nasdaq-100 bondit de +9.4% sur la semaine écoulée, la seconde plus forte hausse hebdomadaire depuis avril... et la seconde plus forte de la décennie.

Le Dow Jones (-0,24% ce vendredi) reste loin derrière avec 'seulement' +7% et le S&P500 engrange +8,4%.

Comme le scénario haussier n'aurait pas été parfait sans de bons chiffres conjoncturels, le rapport mensuel du Département américain du Travail constitue la très bonne (trop bonne ?) surprise de la semaine : le taux de chômage recule de façon spectaculaire en octobre, de 7,7% vers 6,9% (le consensus tablait sur 7,5% à 7,7%) et les créations d'emplois dans le secteur privé s'élèvent à +906.000.

Un score surprenant puisque l'enquête ADP n'en avait dénombré que 365.000 sur la même période (enquête publiée mercredi).
Plus globalement, les créations d'emplois s'élèvent à 638.000, en recul de -24.000 par rapport à septembre (mais le consensus tablait sur seulement 600.000).
Le taux de population active demeure historiquement faible à 61,7%, mais c'est mieux que les 61,4% de septembre.
En ce qui concerne la demande de crédits des particuliers, elle grimpe de +4,7%, ce qui traduirait un solide appétit de consommation des ménages

Petit bémol, les prix du pétrole ont chuté de -3,5% (le WTI décroche vers 37,5$ sur le NYMEX), à cause du Covid et des reconfinements qui se reprofilent d'ici les fêtes ou même Thanksgiving aux Etats Unis (pas grave, la FED sera là !).

Ultime facteur positif, et pas des moindres : Wall Street a bénéficié du repli du Dollar (-0,5% ce vendredi et -1,9% sur la semaine écoulée) jusque vers 1,1890/E.

Cela soutient les valeurs exportatrices, mais pas que : T-Mobile prenait +5,4%, AMD +3,5%, Xilinx +3,2%, eBay +2,6%, Arista +2,3%... et les GAFAM consolidaient à l'horizontal des gains moyens de +10% cette semaine.

Nouvelle contre-performance du secteur pétrolier (qui coûte ses -0,03% au S&P500) avec Diamondbak -5,6%, Apache -5%, Occidental -4,3%, Marathon Oil -3,8%, Valero -3,4%, Nal Oilwell -3,3%, Conoco -3%... ce secteur qui pesait 15% du S&P500 en 2010 n'en pèse plus que 2% désormais.

La lanterne rouge sectorielle revient aux constructeurs de maisons individuelles avec -4% en moyenne sur Pulte Group, Lennar, DR Horton, Beazer Homes (-5,5%)


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