La Bourse de New York a fini en hausse de plus de 1,5% au prétexte d'un redémarrage de l'activité aux Etats Unis, préfiguré par l'allègement en cours des mesures de confinement dans plusieurs Etats américains (les moins peuplés principalement).
Ce serait oublier un peu vite que l'échéance a été retardée dans le grand état industriel du Michigan et que Donald Trump lui-même a jugé que le déconfinement en Georgie était prématuré.

Ce prétexte d'une possible reprise en 'V' (comme 'vigoureuse' pour reprendre les termes de Steven Mnuchin) relève probablement du 'pur narratif', ou de la part de la Maison Blanche du whishfull thinking car ce weekend n'avait -objectivement- pas vraiment apporté d'éléments nouveaux à l'appui de ce scénario.
En revanche, l'effondrement de -24% du baril de WTI (et de -10% du baril de 'Brent' ce lundi même) racontent une toute autre histoire: celle où le retour de la croissance -et de la consommation d'énergie- ne semble pas franchement imminente.

Les investisseurs pourraient également invoquer des anticipations plutôt positives en amont des trimestriels d'Apple, Microsoft, Facebook, Caterpillar ou Amazon (la star incontestée de l'année 2020 avec +30% de gain, le 'positif' n'est-il pas déjà dans les cours ?).

Si les raisons invoquées pour les gains inattendus de ce début de semaine ne sont pas 100% convaincants, il faut alors regarder de près les locomotives du S&P-500 (+1,4% à 2.878, un niveau très proche du plancher du 2 octobre 2019 ou du 2 mars 2020).
NB: le S&P500 est en course pour enregistrer sa meilleure performance mensuelle depuis décembre 1987 ou décembre 1991... alors que la crise ne fait que commencer, même si certains veulent la croire déjà terminée.

Le S&P500 a été véritablement tracté vers ses meilleurs niveaux du 17 avril par les valeurs bancaires, la grande distribution, le secteur sinistré des casinos et des croisières avec Royal Carribean +10,6%; Carnival +9%, MGM +9,3%, Wynn +8%, Las Vegas Sands +6%, Marriott +5,7%... beaucoup d'entreprises dont l'avenir paraît très incertain.

Dans le secteur bancaire, les hausses sont spectaculaires... mais à quoi relier des écarts de +6% en moyenne sur Citizen's Financial +8,9%, Citigroup +8%, Fifth Bancorp +7,2%, Wells Fargo +5,5%, JP-Morgan +4,3%...

L'autre secteur star fut celui de la grande distribution avec l'indice SPDR 'Retail' qui s'est envolé de +5,2% avec Macy's +9,6%, Dollar Tree +7,7%, Ross stores +6,3%, Best Buy +3,8%...

Le Nasdaq (+1,1%) a bénéficié d'une nouvelle envolée lyrique de Tesla +10,2% (à 798$) qui s'envole de +86% depuis le 23 mars, malgré l'annonce du renoncement à son plan de retour des salariés sur leur chaîne, de Discovery +8,2%... et Nvidia +2,6% continue de progresser en territoire record.

Parmi les replis les plus marquants (mais peu marqués) : Regeneron -3,3%, Abiomed -3%, Facebook et Amazon -1,4%.

La hausse simultanée des établissement de crédit, de la distribution, des entreprises qui ne devront leur salut qu'à un accroissement de leur dette fait soudain du sens si on les relie aux 'fuites' savamment organisées émanant de patrons de FED régionales qui nous ont appris dès vendredi qu'il existait un 'débat' en interne sur la question des taux négatifs.
Un tel recours aurait vocation à décourager l'épargne et à stimuler la consommation, cela rendrait également plus supportable l'endettement des croisiéristes et des propriétaires de Las Vegas.

La FED semble vouloir signifier qu'elle pourrait donc apporter un soutien supplémentaire -autre que par l'impression de milliers de milliards de $- en cas de mauvais accueil réservé par Wall Street aux nombreux indicateurs économiques de premier plan, à commencer par les premières estimations du PIB des États-Unis.


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