New York (awp/afp) - Wall Street a baissé lundi en réagissant par la négative aux décisions prises lors du week-end par Donald Trump, le nouveau président américain, en premier lieu sur l'immigration: le Dow Jones a perdu 0,61% et le Nasdaq 0,83%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 122,65 points à 19.971,13 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 47,07 points à 5.613,71 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 13,79 points, soit 0,60%, à 2.280,90 points.

La baisse de Wall Street "est liée à ce que M. Trump a décidé ce week-end sur l'immigration", a résumé Bill Lynch, de Hinsdale Associates. "Il y a clairement un grand malaise."

Alors que la Bourse avait salué la semaine précédente les premiers jours de la présidence Trump, le Dow Jones passant même 20.000 points pour la première fois, elle a manifesté beaucoup moins d'enthousiasme face à la décision du nouveau gouvernement d'interdire pendant 90 jours l'arrivée de tout ressortissant de sept pays à majorité musulmane (Iran, Irak, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen).

"C'est peut-être la fin de la lune de miel", a annoncé M. Lynch. "On s'inquiète des mesures sur l'immigration et des effets qu'elles pourraient avoir sur les entreprises."

Le coup de froid de Wall Street contraste avec le récent optimisme affiché par la Bourse, qui semblait négliger les éléments les moins favorables aux affaires du programme de M. Trump - protectionnisme et durcissement de l'immigration - pour se concentrer sur les promesses jugées les plus engageantes.

"La réforme de l'immigration est polémique et risque de concentrer des efforts qui pourraient plutôt profiter à la mise en place de baisses d'impôts, de dérégulations et de dépenses d'infrastructure...", a prévenu Art Hogan, de Wunderlich Securities. "Vu le tour que prend le début (de la présidence), on craint qu'il faille plus de temps que prévu pour les mesures vraiment souhaitées par les investisseurs."

Dans ce contexte, les indicateurs américains du jour, qui concernaient tous décembre, ont paru passer au second plan, avec de légères progressions des dépenses et revenus des ménages en décembre, une avancée de l'inflation, et un rebond plus marqué que prévu des promesses de ventes de logements.

Le marché obligataire reculait légèrement. Vers 21H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 2,490%, contre 2,482% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 3,080%, contre 3,060% précédemment.

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