Paris (awp/afp) - Les Bourses occidentales amplifiaient leur rebond vendredi après les chiffres de l'emploi américain qui ont montré un léger ralentissement, donnant un peu d'espoir aux investisseurs que ces données freinent les ardeurs de la banque centrale américaine à durcir sa politique monétaire.

Après avoir mis fin à quatre séances en baisse jeudi, Wall Street évoluait unanimement vendredi. L'indice Dow Jones montait de 1,05%, l'indice élargi S&P 500 de 1,28% et l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, de 1,34% vers 14H40 GMT.

Les indices européens, en décrochage depuis une semaine, reprenaient des couleurs: Paris gagnait 2,16%, Francfort 3,07%, Londres 1,84% et Milan 3,02%. En Suisse, l'indice vedette SMI amplifiait sa progression à +2,16%.

Le taux de chômage aux États-Unis est reparti à la hausse en août, à 3,7%, après avoir retrouvé en juillet son niveau pré-pandémique, a annoncé le département du Travail.

Les créations d'emplois ont fortement ralenti le mois dernier, et celles de juillet ont été revues à la baisse.

La publication a été accueillie plutôt avec soulagement par les investisseurs, les chiffres étant "solides mais pas spectaculaires" comme certains le redoutaient, explique Michael Hewson, de CMC Markets.

Les économistes ont aussi relevé la modération du rythme de hausse du salaire horaire moyen ainsi que l'augmentation du taux de participation au marché du travail, "ce qui donne un réservoir plus important pour embaucher et aide à stabiliser les salaires", selon Quincy Krosby, de LPL Financial.

Les investisseurs redoutaient que de nouveaux chiffres montrant un marché de l'emploi tendu ne poussent la banque centrale américaine (Fed) à remonter encore plus fortement ses taux directeurs.

Les taux d'intérêt sur le marché de la dette des États se détendaient légèrement, après avoir été en forte hausse depuis la mi-août.

"Je ne suis pas sûr que ces chiffres suffisent à faire changer d'avis les décideurs à ce stade", a nuancé Craig Erlam, analyste d'Oanda. De nouvelles données sur l'inflation sont attendues avant la prochaine réunion de la Fed, les 20 et 21 septembre.

En zone euro, la Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit jeudi prochain, se trouve encore plus sous pression face à la hausse du prix du gaz et à l'affaiblissement de l'euro. Nombre d'analystes considèrent qu'elle voudra à son tour frapper fort en relevant nettement ses taux directeurs, pour faire reculer rapidement l'inflation.

Le prix du gaz naturel européen a toutefois nettement reflué cette semaine, après plusieurs spectaculaires hausses. Par rapport à la clôture de vendredi, il a fondu d'un tiers, à 224 euros le mégawattheure sur le marché de référence, le TTF néerlandais vers 14H30 GMT. Il reste toutefois trois fois plus élevé que son niveau du début d'année.

Nouveau projet de terminal flottant GNL

L'énergéticien allemand EON (+3,33% vers 13H30 GMT) va participer, avec le français Engie (+2,69%) et le belge TES, à un projet de terminal flottant d'importation de gaz naturel liquéfié (GNL) au large de la Baltique en Allemagne, selon un projet dévoilé jeudi par le gouvernement allemand, qui se démène pour tenter de remplacer le gaz russe.

Par ailleurs, deux nouvelles entreprises occidentales ont annoncé leur retrait de Russie, le français Air Liquide (+0,50%) et le suédois Electrolux (+0,20%).

Le pétrole et l'euro remontent

Les prix du pétrole rebondissaient après une semaine de perte, les perspectives d'un retour de l'accord sur le nucléaire iranien s'éloignant, et avec elles, les barils supplémentaires que le pays pourrait injecter.

Le G7 va "urgemment" mettre en oeuvre un plafonnement du prix du pétrole russe et encourage une "large coalition" de pays à y participer, selon une déclaration publiée vendredi.

Vers 14H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre remontait de 2,88% à 94,99 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre progressait quant à lui de 2,55%, à 88,87 dollars.

Le dollar reculait par rapport à l'euro vendredi, après plusieurs séances favorables au billet vert, valeur refuge, qui a atteint des records face à de nombreuses devises. L'euro gagnait 0,66% à 1,0012 dollar vers 14H40 GMT.

Le bitcoin montait de 1,66% à 20.400 dollars.

afp/al