PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes hésitent à mi-séance lundi face aux incertitudes persistantes sur les tensions entre la Russie et l'Occident comme sur l'évolution des politiques monétaires.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en repli de 0,21% pour le Dow Jones, de 0,16% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,09% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,09% à 6.944,85 points vers 11h55 GMT alorq qu'à Londres, le FTSE 100 gagne 0,3% et qu'à Francfort, le Dax avance de 0,12%.

L'indice EuroStoxx 50, le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 sont pratiquement inchangés.

Tous ont débuté dans le vert après la clôture en hausse vendredi du S&P-500 et du Nasdaq (+0,52% et +1,58% respectivement), l'effet positif des résultats solides d'Amazon et Pinterest, entre autres, ayant pris le pas sur les craintes de resserrement accéléré de la politique monétaire de la Réserve fédérale après les chiffres plus élevés qu'attendu des créations d'emploi et de la hausse des salaires en janvier.

Mais les marchés ont vite été rattrapés par les préoccupations liées à l'inflation et aux taux d'intérêt, qui favorisent une nouvelle remontée des rendements obligataires. Parallèlement, l'espoir de progrès des négociations internationales sur le nucléaire iranien favorise un repli des cours du pétrole.

L'incertitude persiste en outre sur le dossier ukrainien malgré la multiplication des démarches diplomatiques.

Si l'agenda économique et financier du jour est peu rempli, la suite de la semaine sera animée par de nombreuses publications de résultats aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, ainsi que par la publication jeudi des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, le secteur des matières premières soutient la tendance avec un gain de 1,06% grâce à la hausse des cours de plusieurs métaux de base dont le nickel (+1,29%) et l'aluminium (+1,00%). La meilleure performance du CAC 40 est ainsi pour le sidérurgiste ArcelorMittal (+2,87%).

Les plus fortes baisses sectorielles sont pour les services aux collectivités ("utilities") (-1,27%) et l'immobilier (-0,93%).

À Paris, Faurecia prend 2,56% après la présentation des objectifs financiers à trois ans pour le nouvel ensemble créé par le rachat d'Hella.

En baisse, Orpea (-5,01%) et Korian (-3,24%) poursuivent leur chute sur fond d'allégations de mauvais traitements dans les Ehpad, malgré des réfutations répétées.

TAUX

Les rendements américains retombent un peu après la forte hausse enregistrée vendredi en réaction aux chiffres de l'emploi, de près de 10 points de base pour le dix ans, de près de 13 points pour le deux ans, qui les a portés à leur plus haut depuis plus de deux ans.

Le dix ans revient à 1,9267%, le deux ans à 1,3085%.

En Europe, les spéculations sur la BCE favorisent au contraire une nouvelle poussée à la hausse, à 0,244% pour le Bund allemand à dix ans, 0,698% pour son équivalent français et 1,889% pour l'italien, le plus affecté par la perspective d'une augmentation du coût du crédit dans les mois à venir.

CHANGES

Le dollar se stabilise après le rebond enregistré vendredi suite à quatre séances de baisse d'affilée. L'euro revient ainsi à 1,1443 après avoir atteint 1,1483, un plus haut de trois semaines, en réaction au changement de discours de la BCE sur la possibilité d'un relèvement de taux dès cette année.

Après les déclarations de Klaas Knot, le gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas, n'excluant pas une hausse de taux au quatrième trimestre, un autre membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, le letton Martins Kazaks, a déclaré à Reuters que l'institution de Francfort pourrait mettre fin plus tôt que prévu à ses achats d'obligations mais il a jugé improbable une modification des taux dès le mois de juillet.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est pénalisé par les signes de progrès des discussions internationales en cours sur le programme nucléaire iranien, dont un succès pourrait conduire à la levée de sanctions pénalisant les exportations de brut de Téhéran.

Le Brent abandonne 0,38% à 92,92 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,88% à 91,50 dollars.

Le Brent était auparavant monté à 94 dollars, son plus haut niveau depuis octobre 2014.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand