(Répétition sans changement d'une dépêche diffusée dimanche)

par Chuck Mikolajczak

NEW YORK, 12 février (Reuters) - La bonne tenue des cours du pétrole depuis l'élection de Donald Trump n'a pas durablement profité aux valeurs de l'énergie à Wall Street, qui pourraient toutefois revenir en grâce auprès des investisseurs à la faveur de bons résultats de sociétés.

Aidés par l'entente des principaux pays producteurs pour réduire leurs pompages et rééquilibrer ainsi le marché, les prix du pétrole ont progressé de quelque 20% depuis l'élection présidentielle américaine du 8 novembre et le brut léger américain se maintient au-dessus des 50 dollars le baril depuis la mi-décembre.

Mais l'indice S&P des valeurs de l'énergie, l'un des principaux moteurs de l'envolée du marché boursier dans les jours qui ont suivi la victoire de Trump, n'a pas tenu le rythme et il accuse une baisse de près de 4% depuis le début de 2017.

"On voit une différence d'opinion entre les investisseurs actions et les investisseurs matières premières", constate David Lefkowitz, stratège actions chez UBS Wealth Management Americas à New York. "Les premiers semblent un peu prudents pour les perspectives des matières premières que les seconds."

Si leurs opinions venaient à converger, un rebond des valeurs de l'énergie pourrait profiter au marché actions dans son ensemble car les deux sont étroitement corrélés.

En l'absence de nouveaux éléments d'orientation, le Standard & Poor's 500 n'a plus connu de variation de plus de 1%, à la hausse ou à la baisse, depuis le 7 décembre.

MARATHON OIL ET DEVON ENERGY À SURVEILLER

La sous-performance du secteur tient en partie à la déception suscitée par les publications de résultats du quatrième trimestre. Le comparatif avec les trois derniers mois de 2015, quand les cours du brut étaient tombés sous les 30 dollars le baril, laissait espérer de bonnes surprises qui ne se sont pas matérialisées jusqu'ici.

Les données de Thomson Reuters jusqu'à vendredi matin montrent une légère baisse des bénéfices des sociétés du secteur de l'énergie au quatrième trimestre, alors qu'il y a un mois ils étaient attendus en progression de près de 5%.

De surcroît, seules 58% des sociétés du secteur ont dépassé le consensus des estimations d'analystes alors que cette proportion est de 68% pour le S&P-500 dans son ensemble.

"Le secteur a jusqu'à présent été pénalisé par les résultats des grandes 'majors', qui étaient mitigés", observe Art Hogan, stratège chez Wunderlich Securities in New York, pour qui il faut mettre à part les grosses entreprises intégrées.

Cela laisse selon lui de l'espoir pour les résultats de sociétés au profil plus spécialisé qui seront publiés dans les prochains jours, comme ceux des producteurs indépendants Marathon Oil et Devon Energy.

Devon a probablement renoué avec le bénéfice après une perte massive un an plus tôt tandis que Marathon devrait avoir réduit sa perte de près de 90%, selon les estimations réunies par Thomson Reuters StarMine. Les deux groupes avaient surpris à la hausse au troisième trimestre et leurs titres ont surperformé le secteur depuis le 8 novembre, avec des progressions de 8,3% pour Devon et de 13,6% pour Marathon.

"Cela pourrait en effet apporter un peu de clarté au secteur et déclencher peut-être un suivi acheteur", commente Jeff Zipper, directeur général de U.S. Bank Private Client Reserve à Palm Beach, en Floride.

Soutenu par la hausse des cours du pétrole, l'indice sectoriel de l'énergie a pris 0,75% vendredi, contribuant à de nouveaux records du Dow Jones et du S&P-500.

Le Dow a gagné 0,48% sur la séance et le S&P-500 0,36%, portant leurs gains à respectivement 1% et 0,8% sur la semaine, le Nasdaq Composite s'adjugeant pour sa part 1,2% en cinq séances. (Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Marathon Oil Corporation, Devon Energy Corp