Paris (awp/afp) - Les marchés ont globalement bien accueilli les derniers chiffres de l'emploi aux Etats-Unis, qui confortent les espoirs des investisseurs de voir la banque centrale américaine arrêter de relever ses taux directeurs.

Wall Street a ouvert en hausse: vers 13H55 GMT, le Dow Jones prenait 0,35%, le S&P 500 0,28% et le Nasdaq 0,20%.

En Europe, Paris gagnait 0,35%, tandis que Francfort reculait légèrement de 0,12%, Londres de 0,11% et Milan de 0,38%. En Suisse, le SMI abandonnait 0,18%.

En juillet, le taux de chômage a légèrement reculé aux Etats-Unis à 3,5% - un niveau historiquement bas - et 187.000 emplois seulement ont été créés, selon le département du Travail, soit moins que les 200.000 anticipés par le consensus d'analystes de Market Watch.

De plus, les créations d'emplois de juin ont été révisées à la baisse, à 185.000 contre 209.000 initialement annoncées.

Un ralentissement du marché du travail serait, paradoxalement, une bonne chose pour l'économie américaine, car il permettrait à l'inflation de baisser durablement selon les économistes.

Les données sur l'emploi américain sont donc particulièrement regardées par la banque centrale américaine (Fed), car elles constituent une variable important de définition de l'orientation de la politique monétaire de l'institution, tandis que la fin du resserrement monétaire se dessine.

Pour Rubeela Farooqi, cheffe économiste pour High Frequency Economics, ces chiffres ne devraient pas suffire à convaincre la Fed qu'une baisse durable de l'inflation est sur les rails, mais les investisseurs étaient eux ravis par cette publication.

Après un regain de nervosité jeudi sur le marché obligataire, où le rendement sur les bons du Trésor à dix ans avait atteint 4,18% - au plus haut depuis début novembre 2022 --, les taux d'intérêt se détendaient nettement vendredi vers 15H45 GMT.

Celui de la dette américaine à 10 ans s'établissait à 4,12% contre 4,18% à la clôture de la veille et le taux pour l'échéance 2 ans, plus sensible aux anticipations de politique monétaire, reculait à 4,81% contre 4,88% la veille.

En Europe, le rendement de l'obligation de l'Etat allemand à 10 ans, en hausse en début de séance européenne, refluait à 2,58%, contre 2,60% à la clôture de la veille.

Le dollar était aussi lesté par les anticipations de fin du resserrement monétaire de la Fed, il reculait nettement face à la plupart des autres devises. Par rapport à l'euro, le billet vert perd 0,68% à 0,9072 euro pour un dollar et face à la livre il cède 0,52% à 0,7828 livre pour un dollar, vers 13H45 GMT.

Apple et Amazon prennent des directions opposées

Les géants technologiques Apple et Amazon ont publié leurs résultats jeudi après la clôture des bourses américaines.

Apple lâchait 2,97% à Wall Street, après avoir publié pour le troisième trimestre de son exercice décalé un chiffre d'affaires de nouveau en repli (-1,4%), pour la troisième fois d'affilée.

A l'inverse, Amazon a largement dépassé les prévisions des investisseurs au deuxième trimestre, avec 134,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires et un bénéfice net de 6,7 milliards. Son action bondissait de 9,08%.

Capita pénalisé

Le groupe britannique Capita, spécialisé dans le conseil, les programmes de transformation et les services numériques, perdait plus de 16% à Londres après avoir annoncé un résultat passé dans le rouge au premier semestre, pénalisé notamment par des coûts exceptionnels - à la suite d'une cyberattaque en mars - qui monteront jusqu'à 25 millions de livres.

Renversement de tendance pour Maersk

Le géant danois du transport maritime Maersk a annoncé une chute de 83% de son bénéfice net au deuxième trimestre, marqué par la baisse attendue des volumes, particulièrement en Amérique du nord et en Europe, après une année 2022 exceptionnelle du fait de la surchauffe du fret maritime. Son action reculait de 3,92% à Copenhague.

Du côté du pétrole et des devises

Les cours du pétrole poursuivaient leur petite hausse, poussés par l'offre restreinte. Un panel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+) a recommandé de maintenir la stratégie actuelle de réduction de la production jusqu'à fin 2024.

Vers 13H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 0,52% à 85,58 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, gagnait 0,38% à 81,84 dollars.

Le bitcoin lâchait 0,13% à 29.245 dollars.

afp/al