Les intervenants de marché citent pêle-mêle la fin du programme d'assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale, la faiblesse de la croissance à l'étranger et son impact sur les résultats des entreprises américaines ou encore les inquiétudes concernant la fièvre Ebola.

Certes, le S&P 500, après son bond de près de 30% enregistré en 2013, est encore en hausse de 3,1% depuis le début de l'année. Mais il a baissé de près de 5% par rapport à il y a un mois et il a terminé vendredi à son plus bas niveau depuis le 23 mai.

"Le marché reste haussier, mais, à court terme, les perspectives semblent risquées et je ne pense pas que le mouvement de repli en cours soit terminé", estime Jeffrey Saut, chargé de la stratégie investissements chez Raymond James Financial.

La semaine dernière, le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont accusé leur repli hebdomadaire le plus marqué depuis mai 2012, le Dow Jones est retombé dans le rouge depuis le début de l'année et l'indice de volatilité du CBOE, surnommé "indice de la peur", a fini la semaine à 21,24, un pic depuis début février.

La volatilité actuellement à l'oeuvre rappelle les grands retournements du marché du second semestre 2011 - année qui s'était soldée par une stabilité du S&P 500 - quand la perte par les Etats-Unis de leur "triple A" et les craintes d'un défaut sur la dette avaient tenu les investisseurs à l'écart du marché actions pendant plusieurs mois.

Il est difficile de dire à ce stade si les turbulences actuelles vont durer aussi longtemps.

SECTEUR DÉFENSIFS

Les deux seuls compartiments du S&P 500 qui ont progressé depuis le record de clôture de 2.011,36 points du 18 septembre sont considérés comme défensifs - celui des groupes de services aux collectivités et celui réunissant les sociétés fabriquant des biens de consommation courante.

Les acteurs de marché voient également dans l'évolution du marché des dérivés - où les volumes se sont envolés - le signe d'une augmentation à venir de la volatilité.

"Il suffit de voir les volumes des dérivés et les volumes des actions sur les derniers trois à six mois. Le volume des échanges dans les dérivés n'ont cessé d'augmenter au contraire de celui sur les actions. Un grand nombre d'intervenants de premier plan se pré-positionnent avec les dérivés", juge Tim Biggam, analyste chez le courtier en ligne TradingBlock.

Dans l'immédiat, les investisseurs seront focalisés sur la saison des résultats et, éventuellement, l'impact sur ces derniers de l'atonie de la conjoncture en Europe et en Chine.

La semaine sera notamment marquée par les chiffres des banques et des géants de la technologie tels qu'Intel et eBay.

Ceci étant, si jamais les performances des entreprises devaient s'avérer supérieures aux attentes, cela pourrait enrayer la baisse de Wall Street.

"Les résultats d'entreprises américaines devraient aider le marché actions à passer le creux de la vague et à regagner en vigueur", dit Jim McDonald, chargé de la stratégie investissements chez Northern Trust Asset Management.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)

par Caroline Valetkevitch