L'importance de ces deux événements, qui se tiendront jeudi pour la Banque centrale européenne (BCE) et le lendemain pour la statistique de l'emploi américaine, devrait pareillement donner le ton à Wall Street où s'est établie une forte corrélation avec le marché obligataire ces dernières séances.

Des économistes interrogés par Reuters anticipent 215.000 créations d'emplois en mai après 288.000 en avril aux USA, qui était le nombre le plus important depuis janvier 2012,

Pour ce qui concerne la BCE, elle préparerait un ensemble de mesures susceptibles d'être annoncées à l'issue de sa réunion de juin, incluant la possibilité d'une baisse de ses trois taux directeurs et celle de mesures ciblées visant à favoriser le crédit aux PME, ont dit des sources à Reuters.

Une enquête Reuters publiée durant la semaine laissait penser qu'elle pourrait abaisser le taux des dépôts, qui deviendrait négatif, et lancer un nouveau LTRO (opération de refinancement à long terme).

La hausse du marché obligataire résulte de plusieurs facteurs: baisse des rendements en Europe, demande accrue des fonds de pension, inquiétudes des investisseurs face aux perspectives économiques à long terme et éléments techniques, notamment des rachats de découverts par ceux qui voyaient les rendements obligataires monter.

Sans compter bien sûr les attentes pesant sur la BCE pour qu'elle accomplisse un geste fort jeudi prochain.

Le rendement de l'emprunt du Trésor US à 10 ans a touché 2,422% jeudi, le plus bas depuis juin 2012.

Compte tenu des incertitudes tenant à la statistique de l'emploi et à la BCE, le marché obligataire risque cependant de rester fébrile.

Pour l'heure, même si le marché de l'emploi se reprend, il n'est pas assez dynamique pour enclencher une revalorisation salariale d'ensemble, ce qui constituerait en soi un élément inflationniste de poids et le marché obligataire est particulièrement sensible à tout ce qui touche l'inflation.

"Tout est dans une hausse des salaires, qui provoquerait de même une intensification des anticipations inflationnistes", remarque Quincy Krosby (Prudential Financial).

(Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Caroline Valetkevitch