PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en hausse et les principales Bourses européennes, Londres exceptée, progressent à mi-séance jeudi, la perspective d'une relance budgétaire plus soutenue qu'estimé initialement aux Etats-Unis l'emportant sur les incertitudes politiques liées à l'invasion du Capitole par des émeutiers pro-Trump.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse d'environ 0,2% pour le Dow Jones, 0,4% pour le Standard & Poor's 500 et 0,6% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,18% à 5.640,73 points vers 12h10 GMT et à Francfort, le Dax avance de 0,32% alors qu'à Londres, le FTSE 100 cède 0,36%, freiné par des prises de bénéfice sur les valeurs bancaires.

L'indice EuroStoxx 50 est pratiquement inchangé (+0,03%) mais le FTSEurofirst 300 progresse de 0,26% et le Stoxx 600 de 0,21%.

La double victoire démocrate aux élections sénatoriales de Géorgie, en privant le camp républicain de majorité au Sénat, assure au futur président Joe Biden, désormais certifié par le Congrès, la capacité de faire adopter plus facilement des réformes.

Les analystes y voient un élément positif pour la croissance économique, donc pour les actions, mais aussi un risque accru pour les déficits budgétaire et commercial des Etats-Unis, un facteur défavorable aux emprunts d'Etat comme au dollar.

L'actualité politique américaine relègue très loin sur l'écran radar des investisseurs les nouvelles strictement économiques du jour, comme la hausse inattendue des commandes à l'industrie en Allemagne. Mais les marchés surveilleront les chiffres des inscriptions au chômage (à 13h30 GMT) et de l'indice ISM des services aux Etats-Unis (à 15h00 GMT), sur fond d'accélération de l'épidémie de coronavirus.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, comme à Wall Street mercredi, ce sont les valeurs cycliques qui tirent l'ensemble du marché: l'indice Stoxx de la construction gagne 2,19%, celui des matières premières 1,24%, celui de l'industrie 0,87%.

A l'opposé, le compartiment du tourisme et des loisirs abandonne 1,58% face aux craintes de nouvelles mesures de confinement en Europe tandis que celui des hautes technologies recule de 1,24% dans le sillage du Nasdaq.

A Londres, l'indice des banques britanniques abandonne 1,46% au lendemain d'un bond de 8,6%.

Vedette du jour à Paris, Saint-Gobain bondit de 6,5% après avoir relevé sa prévision de chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre 2020.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Suez (+0,99%) réagit peu à l'annonce par Veolia (+2,28%) de la présentation officielle de son offre d'achat.

Atos cède 6,86% après les informations de Reuters sur son projet de rachat de l'américain DXC Technology pour plus de dix milliards de dollars (8,2 milliards d'euros).

TAUX

Orientés à la hausse dans les premiers échanges dans la foulée des américains, les rendements obligataires de référence de la zone euro sont ensuite repartis à la baisse, effaçant une partie des gains des deux séances précédentes.

Celui du Bund allemand à dix ans, qui avait pris plus de cinq points de base depuis lundi, recule ainsi de plus de deux points à -0,566%.

Le rendement des Treasuries à dix ans est pratiquement inchangé à 1,0423% après un bond de près de neuf points mercredi en réaction aux victoires démocrates de Géorgie.

CHANGES

Le dollar regagne du terrain face aux autres grandes devises (+0,39%) mais reste proche des plus bas de près de trois ans touchés mercredi après l'annonce de la prise de contrôle du Sénat américain par les démocrates, et nombre d'analystes ne voient dans cette hausse qu'un rebond passager.

L'euro revient autour de 1,2260 dollar après avoir atteint la veille 1,2349 dollar, son plus haut niveau depuis avril 2018.

La livre sterling, elle, est pénalisée face au dollar par un regain de spéculation sur la possibilité d'un recours de la Banque d'Angleterre à des taux d'intérêt négatifs dans les tout prochains mois face aux ravages économiques de la crise sanitaire.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont atteint leur plus haut niveau depuis fin février après la baisse plus forte qu'attendue des stocks de brut aux Etats-Unis (de huit millions de barils la semaine dernière), venue s'ajouter à la décision unilatérale de l'Arabie saoudite de réduire sa production d'un million de barils par jour en février et en mars.

Le Brent gagne 0,22% à 54,18 dollars le baril après un pic à 54,90 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,14% à 50,70 dollars après avoir atteint 51,28.

UBS a relevé sa prévision de cours du Brent à 60 dollars le baril mi-2021 après la décision saoudienne.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)