L'indice de volatilité du CBOE, le "VIX", a terminé vendredi à 11,36 points, son plus bas niveau depuis mars 2013. Il avait dépassé 21 début février. Cela signifie que les investisseurs s'attendent à une diminution des risques, ce qui a sans doute contribué à propulser l'indice Standard & Poor's-500 à nouveau record de clôture vendredi à 1.900,53 points. [.NFR]

A l'approche des mois d'été, durant lesquels l'activité a tendance à diminuer, rares sont les facteurs susceptibles de dévier le marché de sa trajectoire actuelle. Certains s'attendent donc à voir le VIX reculer encore, disent des analystes.

"La question n'est pas que la probabilité d'une correction soit nulle. C'est que les gens ne voient pas ce qui pourrait faire dérailler le train à ce stade", résume Andrew Wilkinson, responsable de l'analyse de marché d'Interactive Brokers. "Donc je pense que les gens commencent à se demander si on ne va pas revenir à une volatilité à un chiffre", ce qui serait sans précédent depuis le début de la crise financière en 2007.

Le plus haut historique du S&P-500 et la baisse du VIX ne sont pas les seuls signes montrant que la peur n'est plus d'actualité à Wall Street: la baisse des volumes en est un autre.

Sur les futures S&P 500 E-mini, les échanges ont été inférieurs à leur moyenne quotidienne de l'année écoulée (1,52 million) pendant toute la semaine à l'exception de mardi.

La hausse du marché actions ces derniers jours a ignoré les craintes de ralentissement économique en Chine et la baisse des petites capitalisations.

LA FED S'INQUIÈTE AUSSI

Les "small caps" ont traditionnellement tendance à monter avant les grandes valeurs lorsque la conjoncture économique aux Etats-Unis s'améliore. Mais leur baisse récente, qui a fait brièvement tomber leur indice de référence Russell 2000 en zone de correction la semaine dernière, semble avoir ralenti.

Le Russell a progressé de 2,1% sur la semaine écoulée, sa meilleur performance hebdomadaire en plus d'un mois. L'indice accuse désormais un recul de moins de 7% par rapport à son record de clôture de 1.208,65 points inscrit début mars.

Dans le même temps, l'indice sectoriel Dow Jones des transports est à ses plus hauts historiques et il a frôlé vendredi le seuil des 8.000 points.

"L'une des raisons pour lesquelles le VIX est si bas, c'est qu'on n'a pas beaucoup avancé cette année", explique aussi J.J. Kinahan, responsable des dérivés chez TD Ameritrade à Chicago. Depuis le 1er janvier, le S&P-500 n'a en effet gagné que 2,8%.

Certains analystes jugent désormais que le manque de volatilité peut faire craindre une prise de risque excessive, une hypothèse évoquée ces derniers jours par le président de la Réserve fédérale de New York, William Dudley, et celui de la Fed de Dallas, Richard Fisher.

"Plus le VIX est bas, plus le marché est suracheté, ce qui le rend vulnérable à une forme de repli", note Donald Selkin, responsable de la stratégie de marché chez National Securities à New York.

(Marc Angrand pour le service français)

par Caroline Valetkevitch