Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent une ouverture en baisse de plus de 1,2%.

À Paris, le CAC 40 perd 0,60% à 5.295,70 points vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,80% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,08%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,40%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,54% et le Stoxx 600 de 0,56%, au plus bas depuis le 26 mars. La volatilité sur l'Eurostoxx 50 reflue toutefois légèrement (-0,46%) après le pic de plus de quatre mois atteint jeudi.

En Asie, la Bourse de Tokyo a fini la journée sur un repli de 0,72%, au plus bas depuis le 28 mars, et celle de Shanghai a cédé 1,21%

Après le relèvement vendredi par Washington des droits de douane sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés et l'ordre donné par Donald Trump de préparer la taxation d'environ 300 milliards de dollars supplémentaires, la Chine s'est déclarée prête à de nouvelles négociations tout en assurant ne pas vouloir céder sur ses principes.

Pékin n'a pas encore annoncé sa riposte à la dernière offensive américaine en date et Donald Trump, dans l'un de ses premiers messages du jour sur Twitter, a demandé à la Chine de ne prendre aucune mesure de représailles.

Larry Kudlow, le principal conseiller économique de Donald Trump, a évoqué dimanche une possible rencontre en juin entre Donald Trump et le président chinois Xi Jinping.

Pour de nombreux analystes, ces déclarations suggèrent que la phase de négociation pourrait se prolonger et la conclusion d'un accord attendre plusieurs mois encore.

"Nous continuons de penser que les deux parties veulent conclure un accord", écrivent ainsi les économistes de Barclays dans une note. "Mais la probabilité du scénario de l'impasse est en train d'augmenter."

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Une fois de plus, l'indice Stoxx européen de l'automobile accuse l'un des replis sectoriels les plus marqués du jour, une baisse de 1,77% qui porte à près de 12% son repli depuis le pic du 23 avril.

Daimler abandonne 2,34% après les informations du week-end selon lesquelles le chinois BAIC monte au capital.

Le compartiment des télécoms cède 2,23%, pénalisé entre autres par Vodafone, qui chute de 5,14% après un article de presse évoquant une possible diminution du dividende afin de financer l'achats de licence mobiles de cinquième génération.

ThyssenKrupp, qui avait bondi de plus de 28% vendredi après l'annonce d'un nouveau virage stratégique, abandonne 6,42% sous le coup de prises de profit.

A la hausse, Euronext prend 1,50% après avoir obtenu le soutien du gouvernement norvégien à son offre sur Oslo Bors, qui lui assure pratiquement la victoire dans son duel avec Nasdaq pour le contrôle de l'opérateur de la Bourse d'Oslo.

TAUX

L'aversion au risque continue de profiter aux obligations, avec pour effet le plus marquant ce lundi une nouvelle inversion momentanée de la courbe des rendements américains sur l'intervalle dix ans-trois mois, une anomalie considérée comme un indicateur avancé de récession.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans est quasi stable à -0,05%.

Les rendements italiens poursuivent leur remontée à moins de deux semaines maintenant des élections européennes, une échéance qui alimente les craintes de tension au sein de la coalition gouvernementale. A plus de 2,71%, le dix ans a retrouvé son niveau de début mars.

CHANGES Le dollar poursuit son repli face à un panier de devises de référence mais sa baisse est sans commune mesure avec celle du yuan chinois: celui-ci, en baisse pour la sixième séance d'affilée, a enfoncé le seuil de 6,88 pour un dollar sur le marché "onshore", effaçant la totalité des gains qu'il avait engrangés depuis le début de l'année. Certains analystes le voient désormais tomber sous la barre de 7,0 un dollar.

Le yen continue au contraire de bénéficier de son statut de valeur refuge et s'apprécie d'environ 0,25% face au dollar et à l'euro.

L'euro est stable face au billet vert à 1,1234.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin reste orienté à la hausse et confirme sa remontée à plus de 7.000 dollars, un niveau qu'il n'avait pas retrouvé depuis septembre. Son rebond depuis le plus bas de décembre dépasse désormais 120%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en nette hausse après l'annonce par l'Arabie saoudite d'actes de "sabotage" visant des navires de commerce à proximité des eaux territoriales des Emirats arabes unis, qui fait craindre des perturbations dans l'approvisionnement en brut dans cette région clé, l'Arabie et les Emirats étant respectivement le premier et le troisième exportateurs de l'Opep.

Ce facteur l'emporte largement sur les préoccupations liées à la demande et aux tensions USA-Chine.

Le Brent est remonté à plus de 71,50 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à plus de 62,50.

MÉTAUX

La guerre commerciale continue de peser sur les cours des métaux de base comme le cuivre et le nickel, qui cèdent autour de 1% tandis que le plomb a touché son plus bas niveau depuis près de trois ans.

La baisse du yuan fait par ailleurs reculer l'or, la Chine étant le premier consommateur du métal jaune.

(Édité par Véronique Tison)

par Marc Angrand