Le Dow Jones a grappillé 9,86 points, soit 0,04%, à 22.026,10 après avoir atteint en séance un nouveau plus haut absolu de 22.044,85 points, 12 points de mieux que son pic "intraday" de mercredi.

Le Standard & Poor's-500, plus large, a reculé de 5,41 points ou 0,22% à 2.472,16 et le Nasdaq Composite a cédé 22,30 points (0,35%) à 6.340,34. 

Le S&P et le Nasdaq ont légèrement accentué leurs pertes en toute fin de séance en réaction à une information du Wall Street Journal sur la constitution d'un grand jury à Washington, à l'instigation du procureur spécial Robert Mueller, pour enquêter sur les soupçons d'ingérence russe dans la campagne électorale américaine de 2016.

L'indice S&P des technologies de l'information, en tête des hausses sectorielles du S&P depuis le début de l'année avec un gain de 23%, a reflué de 0,35%, plombé notamment par Apple qui est retombé de 1% après son bond de plus de 6,5% la veille. Apple et Amazon.com (-0,90%) ont contribué le plus à la baisse du S&P-500.

"Le secteur technologique connaît une phase de consolidation avec des rotations hors des grands noms de la cote en faveur de valeurs qui ont sous-performé", explique Randy Frederick, en charge du trading et des dérivés chez Charles Schwab.

"Mais ce n'est pas une mauvaise chose dans la mesure où cela contribue à élargir le rally."

Les résultats trimestriels continuent d'être scrutés pour voir si les valorisations sont justifiées alors que le S&P-500, en hausse de 11% depuis le 1er janvier, se paie environ 18 fois les bénéfices estimés à 12 mois, bien au-dessus de son PER moyen de 15 sur les 10 dernières années.

Selon Thomson Reuters I/B/E/S, les analystes attendent maintenant des bénéfices globalement en hausse de 11,4% pour les sociétés du S&P-500 au deuxième trimestre, contre une estimation de +8% au début du mois. Pour le troisième trimestre en cours, les profits sont pour l'instant prévus en hausse de 9,2%.

"Tant que les bénéfices et les chiffres d'affaires continuent de croître et qu'on reste dans un environnement de faibles taux d'intérêt, les valorisations plus élevées peuvent se justifier", ajoute Randy Frederick.

Phil Blancato, directeur général de Ladenburg Thalmann Asset Management, souligne qu'il est normal que le marché marque une pause après avoir franchi un seuil important comme c'est le cas cette semaine avec les 22.000 points pour le Dow.

Les investisseurs ont gardé un oeil sur les indicateurs économiques à la veille de la sortie des chiffres de l'emploi de juillet, qui concentreront toute l'attention vendredi.

Le département du Travail a annoncé un recul plus fort que prévu des inscriptions au chômage la semaine dernière mais le marché a surtout retenu la forte baisse de l'indice ISM des services, à 53,9 en juillet contre 57,4 en juin.

TESLA BRILLE APRÈS SES RÉSULTATS

Huit des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en baisse, le recul le plus important étant pour le compartiment de l'énergie (-1,34%) dans le sillage des cours du pétrole.

A la pharmacie, le titre coté sur le NYSE de Teva, le géant israélien des génériques, a plongé de 24% après la publication de résultats trimestriels en baisse accompagnés d'une réduction de 75% du dividende.

Egalement sanctionnés après leurs résultats, Yum Brands, le propriétaire de la chaîne de restauration rapide KFC et des restaurants Taco Bell, a reculé de 2,3% et l'opérateur de télévision par satellite Dish Network a lâché 4,52%.

Le constructeur de voitures électriques Tesla a en revanche brillé dans le secteur technologique, après la publication d'un chiffre d'affaires trimestriel meilleur que prévu et la confirmation de l'objectif de 50.000 véhicules livrés au second semestre. Le titre a gagné 6,51% à 347,09 dollars, pour une hausse de 63% depuis le début de l'année.

(avec Tanya Agrawal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Noel Randewich

Valeurs citées dans l'article : Apple, Tesla