New York (awp/afp) - La Bourse de New York, qui vient d'enregistrer sa pire chute hebdomadaire depuis la crise financière, reculait encore à l'ouverture lundi alors que le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin tentait de rassurer les investisseurs.

Vers 15H00 GMT, au début d'une séance raccourcie à la veille de Noël, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 1,71% à 22.060,94 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, reculait de 1,85% à 6.216,12 points.

L'indice élargi S&P 500 perdait 1,74% à 2.374,65 points.

Entre la menace de blocage des administrations à Washington, les tensions commerciales et la hausse des taux d'intérêt, la crainte d'un net ralentissement économique avait fortement ébranlé les courtiers de Wall Street la semaine dernière, le Dow Jones et le Nasdaq lâchant respectivement 6,87% et 8,36%.

Le S&P 500 avait de son côté encaissé une perte hebdomadaire de 7,05%, une chute inédite depuis 2011.

La situation ne s'arrangeait pas vraiment lundi.

Après l'échec des tractations au Congrès sur le financement d'un mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump, les administrations fédérales restaient partiellement fermées pour la troisième journée.

Selon des informations de presse, le président américain aurait par ailleurs discuté en privé de la possibilité de congédier le patron de la Banque centrale, agacé par la décision mercredi de l'institution d'augmenter les taux d'intérêt.

Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a dans un tweet samedi démenti cette rumeur.

Il a aussi annoncé dimanche avoir eu des discussions individuelles avec les patrons des six principales banques américaines qui lui ont assuré avoir les liquidités suffisantes pour poursuivre normalement leurs opérations malgré la fermeture partielle des administrations et après une semaine mouvementée à Wall Street.

'Distractions inhabituelles'

M. Mnuchin doit aussi tenir lundi une réunion téléphonique avec un groupe de travail sur les marchés financiers qu'il préside lui-même et qui comprend les responsables de la Banque centrale et de divers régulateurs des marchés financiers.

Mais les efforts déployés par le secrétaire au Trésor pour rassurer les marchés ne cachent pas "le chaos qui semble régner dans l'administration et crée de l'incertitude", a relevé Peter Cardillo de Spartan Capital Securities.

Entre la fermeture partielle des administrations et la guerre commerciale, "Trump est en train de perdre ses derniers alliés, les investisseurs de Wall Street", a-t-il estimé.

"Il y a beaucoup de distractions inhabituelles à cette période de l'année, qui alimentent un sentiment élevé d'incertitudes et incitent à un retrait généralisé des actifs risqués et une sorte de grève des acheteurs", a abondé Patrick O'Hare de Briefing.

Tous les secteurs évoluaient dans le rouge lundi, celui dédié à la finance perdant notamment 1,80% et celui consacré aux valeurs technologiques reculant de 2,13%.

Le sous-indice regroupant les entreprises de l'énergie cédait 1,94% alors que le prix du baril de brut continuait aussi à se replier.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à dix ans des Etats-Unis évoluait à 2,758%, contre 2,790% vendredi à la clôture, et celui à 30 ans à 3,005%, contre 3,031%.

Ecourtée à l'occasion de Noël, la séance se terminera à 18H00 GMT lundi et la place new-yorkaise sera fermée vendredi. De nombreux courtiers en ayant profité pour prendre des congés, "les volumes d'échanges devraient rester faibles et on pourrait avoir d'amples mouvements", a prévenu M. Cardillo.

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