DUBAI, 1er juin (Reuters) - Plusieurs candidats à l'élection présidentielle iranienne du 14 juin ont exprimé vendredi en direct leur mécontentement quant au format d'un débat télévisé, le premier d'une série de trois et l'un des rares moments de liberté dans une campagne très codifiée.

Mohammad Reza Aref, un réformateur, Hassan Rohani, un modéré, et Mohsen Rezaie, un conservateur, ont tous critiqué le format du débat, consacré à l'économie, qui ne laissait aux huit candidats qu'un temps de réponse très limité aux questions du modérateurs.

Les trois candidats frondeurs ne font pas partie des favoris, parmi lesquels figurent Gholam-Ali Haddad-Adel, proche du Guide suprême Ali Khamenei, et Saeed Jalili, négociateur en chef pour le dossier nucléaire.

Les candidats ont notamment dû répondre par oui ou par non à une question sur l'économie, choisir entre "l'absence de corruption, l'expérience, le savoir-faire ou la prudence" quant à la qualité la plus appréciée chez un collaborateur, et réagir à des images qui montraient un paysage agricole, un marché et un cargo.

"Je suis quelqu'un de patient et je peux accepter beaucoup de choses", a déclaré Mohsen Rezaie. "Mais avec ces réponses répétitives, décousues et trop courtes, on fait du mal aux gens et on insulte les huit personnes présentes."

Les autorités iraniennes craignent manifestement de reproduire les violents échanges verbaux des débats de l'élection présidentielle de 2009, au cours desquels Mahmoud Ahmadinejad, finalement élu, et le candidat réformiste Mir Hossein Moussavi avaient multiplié les attaques personnelles.

Le Conseil des gardiens de la révolution a de plus exclu les candidatures d'Ali Akbar Hachemi Rafsanjani, une figure du camp réformateur, et Esfandiar Rahim Mashaie, un proche de Mahmoud Ahmadinejad, considéré comme trop nationaliste. ( )

Malgré le déroulement difficile du débat de vendredi, les huit candidats se sont mis d'accord pour critiquer la politique économique de Mahmoud Ahmadinejad, accusé d'avoir accru l'inflation en multipliant les subventions. (Yeganeh Torbati et Zahra Hosseinian; Julien Dury pour le service français)