DUBAI, 7 janvier (Reuters) - La plus haute juridiction de Bahreïn a confirmé lundi en dernier appel les peines de prison infligées à 13 responsables du soulèvement populaire de 2011 dans ce royaume à majorité chiite gouverné par une dynastie sunnite proche du grand voisin saoudien.

Ces sentences, rendues par un tribunal militaire en juin 2011 et confirmées en première instance par des magistrats civils en septembre 2012, vont de cinq ans de réclusion criminelle à la prison à perpétuité.

"Ce verdict est définitif et aucun nouvel appel n'est possible", a déclaré de Manama par téléphone à Reuters un avocat de la défense, Mohamed al Jichi. "C'était le dernier stade de la procédure judiciaire".

Vingt responsables du soulèvement, qui a été durement réprimé par les forces de l'ordre assistées de militaires de pays du Golfe, avaient été condamnés mais 13 seulement d'entre eux avaient fait appel.

Les sept restants ont été jugés par contumace parce qu'ils s'étaient enfuis à l'étranger ou se cachaient, a indiqué l'avocat.

Ils étaient notamment inculpés de "constitution d'un groupe terroriste avec l'intention de renverser le gouvernement" et de collaboration avec un Etat étranger. Les prévenus ont tous contesté ces chefs d'inculpation en affirmant vouloir seulement des réformes démocratiques.

En septembre, un responsable du parquet a accusé six des responsables poursuivis d'"intelligence" avec l'Iran chiite et ses alliés libanais du Hezbollah.

Le Wefaq, principal groupe d'opposition bahreïni, a condamné le verdict rendu lundi.

"Je pense qu'il est correct d'assimiler ces jugements à de la persécution politique", a déclaré à Reuters Cheikh Ali Salma, chef de file du Wefaq.

La Grande-Bretagne, allié occidental de Bahreïn, a fait part de sa "profonde consternation".

"J'invite le gouvernement bahreïni à honorer toutes ses obligations en matière de droits de l'homme et à garantir à ses ressortissants les libertés fondamentales auxquelles il a droit", a déclaré le ministre britannique chargé des questions du Moyen-Orient, Alistair Burt, dans un communiqué.

Le royaume de Bahreïn, qui abrite le port d'attache de la Ve flotte américaine du Golfe, revêt un importance stratégique pour les Etats-Unis.

(Rania el Gamal; Jean-Loup Fiévet pour le service français)