DUBAI, 28 janvier (Reuters) - L'heure n'est pas à la construction de murs entre les nations, ni à la remise en cause d'accords commerciaux mondiaux, a estimé samedi le président iranien Hassan Rohani dans une allusion à Donald Trump sans le désigner nommément.

"Aujourd'hui l'heure n'est pas à l'édification de murs entre les nations. Ils ont oublié que le mur de Berlin était tombé il y a des années", a déclaré Rohani dans un discours retransmis à la télévision iranienne.

"Annuler des accords commerciaux mondiaux ne va pas favoriser leur économie et ne va pas contribuer au développement et à l'embellie de l'économie mondiale", a poursuivi le dirigeant iranien qui s'exprimait lors d'un congrès sur le tourisme à Téhéran.

"L'heure est à un rapprochement du monde grâce au commerce", a-t-il ajouté.

Obéissant à une logique protectionniste, Donald Trump a décidé le retrait des Etats-Unis du Traité transpacifique lundi, réalisant la promesse faite lors de sa campagne électorale de mettre fin à l'engagement américain dans ce partenariat avec plusieurs pays d'Asie.

Le président américain souhaite également revenir sur l'accord conclu entre l'Iran et le groupe P5+1 sur une réduction du programme nucléaire iranien en échange d'un allègement des sanctions économiques prises contre la république islamique.

Hassan Rohani avait estimé début janvier que Trump ne pouvait pas annuler de manière unilatérale cet accord et qu'avancer l'idée d'une renégociation était "dépourvu de sens".

Depuis la levée des sanctions, l'Iran a signé d'importants accords avec des entreprises occidentales, en particulier les constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing.

Sans faire de référence à la décision de Donald Trump d'interdire l'accès du territoire américain aux ressortissants iraniens, Hassan Rohani a ajouté : "Aujourd'hui, l'heure est à la coexistence pacifique, l'heure n'est pas à créer une distance entre les nations".

(Bureau de Dubaï; Pierre Sérisier pour le service français)