(Actualisé avec précisions)

DUBAI, 16 juillet (Reuters) - Un ressortissant étranger possédant la nationalité américaine et celle d'un autre pays non précisé a été condamné à dix ans de prison pour espionnage, a annoncé dimanche le porte-parole de la justice iranienne.

"Cette personne, qui récoltait des informations et était directement contrôlée par l'Amérique, a été condamnée à dix ans de prison, mais peut faire appel de cette condamnation", a déclaré Gholamhossein Mohseni Ejei, porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, à la télévision iranienne. Il n'a pas dit quand avait été prononcée la condamnation.

Le site internet de la justice iranienne, Mizan, a par la suite identifié l'Américain comme étant Xiyue Wang, né à Pékin il y a 37 ans et professeur d'histoire à l'université de Princeton aux Etats-Unis. Arrêté en juillet 2016 alors qu'il tentait de quitter l'Iran, il "espionnait sous le couvert de faire de la recherche", lit-on sur Mizan.

Xiyue Wang était notamment actif au Centre d'études Sharmin et Bijan Mossavar-Rahmani de Princeton qui, selon Mizan, a des liens avec les services de renseignements israéliens et occidentaux.

"L'espion américain arrêté en Iran était aussi au centre et sa mission était de rassembler des informations et des documents confidentiels", indique Mizan qui précise qu'il a copié 4.500 documents.

La détente qui se profile avec l'Occident en Iran à la suite de l'accord nucléaire de juillet 2015 inquiète les partisans d'une ligne conservatrice à Téhéran qui voient arriver dans la capitale un flot de délégations commerciales à la recherche de juteux contrats, expliquent les spécialistes de l'Iran.

Des dizaines d'artistes, de journalistes et d'hommes d'affaires, dont certains disposent aussi de la nationalité américaine, canadienne, ou de certains pays d'Europe, ont été arrêtés dans le cadre de la lutte contre "l'infiltration occidentale".

Des Iraniens disposant de la double nationalité américaine, britannique, autrichienne, canadienne et française été arrêtés ces derniers mois sur des accusations d'espionnage et de collaboration avec des gouvernements hostiles. (Rédaction de Dubaï; Jean-Stéphane Brosse et Danielle Rouquié pour le service français)