Francfort (awp/afp) - La Bourse de Francfort reculait nettement lundi, le Dax lâchant 1,31% dans un marché suspendu à la crise politique en Allemagne, venue s'ajouter à la guerre commerciale entre Washington et ses partenaires.

Vers 07H20 GMT, l 'indice vedette perdait 160,71 points à 12.145,29 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes cédait 1,13% à 25.556,15 points.

"Les investisseurs sont très nerveux", constate Milan Cutkovic, stratégiste chez AxiTrader, tant les motifs d'incertitude s'accumulent sur les fronts les plus variés.

En Allemagne, la chancelière Angela Merkel n'est toujours pas assurée de sauver son gouvernement avant une ultime tentative ce lundi de résoudre le conflit avec ses alliés bavarois de la CSU concernant la politique migratoire.

Le président de cette formation et ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, a offert dimanche de démissionner de ses deux fonctions face à l'impasse, avant de suspendre sa décision, semant une confusion guère appréciée des marchés actions.

Si cette réunion de la dernière chance échoue, "les conséquences seront catastrophiques pour les places européennes", prédit Milan Cutkovic, et le Dax pourrait tomber "rapidement" sous les 12.000 points.

A l'inverse, "si un accord est conclu" et qu'Angela Merkel, certes politiquement affaiblie, sauve son poste, "les investisseurs pourront pousser un soupir de soulagement", poursuit le stratégiste.

Mais ce répit ne permettrait guère de pousser au-delà des 12.500 points sur le Dax, tant les inquiétudes sont nombreuses par ailleurs, en particulier sur le front commercial.

Côté macroéconomie, le début de semaine est calme mais les opérateurs attendent jeudi et vendredi les commandes et la production industrielle de mai en Allemagne, sur fond de craintes de voir se gripper la première économie européenne.

Dans un Dax intégralement repeint en rouge, pour son trentième anniversaire, Daimler (-0,22% à 55,03 euros) et Beiersdorf (-0,33% à 96,92 euros) limitaient les dégâts.

A l'inverse, Deutsche Bank (-2,67% à 8,96 euros) plongeait encore après l'échec de sa filiale américaine à la deuxième phase des tests de résistance annuels de la banque centrale des Etats-Unis.

Infineon (-2,61% à 21,26 euros), malmené ces dernières semaines en raison de sa forte implantation aux Etats-Unis, n'était guère aidé par des études contradictoires: Warburg a relevé sa recommandation à l'achat, tandis que Barclays l'a abaissée à "sous-pondérer".

afp/al