Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers grimpaient mercredi, aidés par un repli des taux obligataires et rassurés en Europe par le ralentissement de l'inflation en France et en Allemagne.

Les places européennes enchaînaient une troisième séance consécutive de hausse: Paris gagnait 2,23%, Francfort 2,01%, Madrid 1,71%, Milan 1,88% et Londres 0,39% vers 14H35 GMT. En Suisse, le SMI gagnait 1,18%.

Wall Street se montrait plus prudente, le Dow Jones gagnait 0,46%, le S&P 500 0,70% et le Nasdaq 0,80%.

Plus tôt, Hong Kong a bondi de plus de 3%, portée par les valeurs de la tech et emballée par la perspective de nouvelles mesures budgétaires pour soutenir l'économie chinoise, notamment le fait que "Pékin aurait envisagé d'étendre les mesures de soutien aux promoteurs immobiliers", selon Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades.

La vague d'optimisme, qui déferle en Europe depuis le début de l'année, a pris forme grâce au reflux des rendements obligataires et des prix du gaz naturel, combiné au tassement de l'inflation en Allemagne et en France en décembre.

L'inflation française a ralenti plus qu'attendu au mois de décembre, à 5,9% sur un an, contre 6,2% en novembre, selon l'estimation provisoire publiée par l'Insee mercredi. Une bonne surprise après l'annonce la veille d'un taux d'inflation allemand ramené sous la barre des 10% pour la première fois depuis août dans la première économie d'Europe.

Pour Craig Erlam, analyste d'Oanda, les investisseurs anticipent "que les banques centrales seront contraintes de réduire les taux plus tôt que prévu afin de soutenir l'économie" et prévoient "une baisse de l'inflation plus rapide qu'attendu".

Les taux obligataires reculaient nettement: le rendement français de l'emprunt à 10 ans tombait ainsi à 2,81%, un fort repli par rapport au 3,09% de vendredi à la clôture, un record depuis 10 ans. Le taux américain à 10 ans baissait aussi, à 3,68%, vers 14H35 GMT.

M. Erlam ajoute que les révisions à la hausse des indices d'activité PMI pour l'Allemagne, la France, l'Italie, l'Espagne et la zone euro sont des éléments plutôt encourageants.

Le compte-rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed), attendu après la clôture des marchés européens, donnera de nouveaux grains à moudre pour les investisseurs dont les politiques monétaires sont la principale préoccupation.

Nouveau licenciement dans la tech américaine

Le groupe informatique américain Salesforce a annoncé se séparer d'environ 10% de ses salariés, soit un peu moins de 8.000 postes, et fermer plusieurs bureaux. Son action bondissait de 3,77% à Wall Street.

Dans le secteur technologique, sensible aux conditions de financement, Meta (+2,30%), HP (+2,24%) et Lyft (+0,90%) progressaient également et font partie des entreprises à avoir réduit leurs effectifs.

Apple (+1,68%) et Tesla (+3,08%) montaient aussi, rebondissant après des pertes enregistrées la veille.

Pétrole, gaz et dollar en repli

Les prix du pétrole poursuivaient leur recul mercredi, les inquiétudes autour de la situation sanitaire de la Chine s'intensifiant alors que la deuxième économie mondiale est en proie à une importante vague de Covid.

Vers 14H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, perdait 2,62%, à 79,95 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en février, baissait aussi de 2,55%, à 74,97 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais pour livraison en février, poursuivait son recul (-7,34%) à 67 euros le mégawattheure, au plus bas depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, fin février.

Le dollar perdait mercredi ses gains de la veille face à la livre et à l'euro, la valeur refuge souffrant de l'appétit pour le risque du marché après l'inflation en France et avant les minutes de la Fed.

Vers 14H30 GMT, le billet vert perdait 0,57% à 1,0609 dollar pour un euro et 0,61% à 1,2042 dollar pour une livre.

L'or, traditionnellement considéré comme une valeur refuge, profitait de la baisse du dollar et montait de 1% à 1.857 dollars l'once, après être monté à 1.865,12 dollars, un sommet depuis juin.

Le bitcoin, considéré comme un actif risqué, progressait lui aussi, de 0,90% à 16.811 dollars.

afp/al