Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris se réjouissait lundi (+1,49%) de la victoire annoncée de Joe Biden à l'élection présidentielle américaine qui fait passer au second plan la dégradation de la situation sanitaire.

A 09H20, l'indice CAC 40 avançait de 72,12 points à 5.033 points. Vendredi, il avait fini en baisse de 0,46% à l'issue d'une semaine remarquable.

Le démocrate Joe Biden, qui a remporté le scrutin présidentiel américain, sera investi le 20 janvier prochain, mais le président Donald Trump ne veut pas concéder sa défaite, arguant de "fraudes" électorales sans fournir de preuves et intentant des recours judiciaires.

La bataille électorale américaine va se déplacer désormais vers le Congrès où la majorité au Sénat se jouera lors de scrutins serrés en Géorgie en janvier.

"La principale question pour les marchés est la capacité d'une administration Biden à passer des compromis avec la majorité très probablement républicaine du Sénat", souligne Hervé Goulletquer, stratégiste de LBPAM.

Les investisseurs semblent toutefois trouver leur compte dans un Congrès potentiellement divisé.

"Historiquement et contrairement à ce qu'on pourrait penser, un Congrès divisé a toujours été préférable pour les (marchés) actions, qui ont tendance à aimer le fait qu'un parti n'ait pas trop d'influence", indique John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Pour l'heure, le président élu Joe Biden met en place dès lundi une cellule de crise pour tenter de juguler la pandémie dans son pays, de loin le plus affecté de la planète.

La pandémie sous le tapis

Les Etats-Unis, comme l'Europe, font face à des records de nouvelles contaminations ces derniers jours et l'accumulation de nouvelles restrictions pour faire face à cette deuxième vague pourrait sérieusement escamoter la reprise économique.

La France devrait ainsi voir son activité économique réduite de 9% à 10% en 2020, a indiqué lundi sur RTL François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France.

La banque centrale avait prédit en septembre une chute du produit intérieur brut (PIB) de 8,7% cette année, avant la deuxième vague de Covid-19.

"A très court terme, les marchés font complètement l'impasse sur la pandémie malgré une situation sanitaire toujours délicate, notamment aux Etats-Unis où elle se dégrade", observent les experts d'Aurel BGC.

En Asie, l'excédent commercial de la Chine avec les Etats-Unis s'est encore accru de 19% sur en an en octobre, un nouveau camouflet pour le président américain Donald Trump qui a déclenché une guerre commerciale contre Pékin.

Airbus qui enregistre 308 commandes nettes depuis le début de l'année, s'envolait de 4,30% à 73,03 euros.

Société Générale progressait de 2,45% à 13,41 euros, après que le groupe a annoncé la suppression nette de 640 postes en France sans départs contraints.

Les valeurs sensibles aux relations commerciales sino-américaines avaient le vent en poupe, à l'instar de STMicroelectronics (+4,28% à 30,22 euros) ou ArcelorMittal (+3,63% à 13,07 euros).

PSA prenait 2,49% à 16,88 euros. PSA Rennes va suspendre les 500 postes de l'équipe de nuit en raison de la crise du Covid-19, pour la plupart des intérimaires recrutés en août.

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