Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris perdait nettement du terrain (-0,92%) mardi matin, après avoir ouvert sous le seuil des 5.000 points, assombrie par le manque de visibilité concernant le budget italien, l'affaire Khashoggi ou encore le Brexit.

A 09H45 (07H45 GMT), l'indice CAC 40 déclinait de 46,74 points à 5.006,57 points, après être tombé jusqu'à 4.983,57 points, soit au plus bas depuis fin avril 2017. La veille, il avait fini en recul de 0,62%.

"Le marché boursier reste fébrile alors que la Commission européenne doit débattre du budget italien aujourd'hui, suite à l'envoi de la missive de Rome hier expliquant plus en détail les choix budgétaires du gouvernement de coalition", a expliqué dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Toutefois, "les investisseurs jouent à se faire peur car même si la Commission européenne retoque le projet de budget, une crise est peu probable", a-t-il poursuivi.

Malgré les critiques de la Commission européenne, qui les a jugées la semaine dernière "hors des clous", la coalition populiste au pouvoir en Italie a maintenu lundi inchangées ses prévisions de budget, tout en s'engageant à respecter à la lettre les objectifs qu'elle s'est fixés, sans creuser davantage le déficit ou la dette.

"L'humeur des investisseurs continue à être assombrie par une combinaison de tensions géopolitiques, dont l'isolation croissante de l'Arabie saoudite, la position défiante de l'Italie à l'égard de Bruxelles et le Brexit", a estimé pour sa part Jasper Lawler, analyste pour London Capital Group.

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis de révéler mardi "toute la "vérité" sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, qui a écorné l'image internationale de l'Arabie saoudite et entraîné des désistements en cascade au forum international sur l'investissement qui s'ouvre ce mardi à Ryad.

Quant aux négociations sur le Brexit, elles semblaient dans l'impasse. Les deux parties ne sont pas parvenues à s'entendre la semaine passée lors d'un sommet européen, même si elles ont convenu de poursuivre des discussions intensives.

Du côté des indicateurs, les investisseurs prendront connaissance de la confiance des consommateurs en zone euro pour octobre ainsi que des prix à la production en Allemagne en septembre.

La Banque centrale européenne (BCE) doit également remettre son rapport trimestriel sur les conditions de crédit en zone euro.

Outre-Atlantique est enfin attendu l'indice d'activité de la région de Philadelphie pour le mois d'octobre.

Atos plonge

Sur le front des valeurs, Renault cédait 2,57% à 64,07 euros, pâtissant d'un chiffre d'affaires en baisse de 6% au troisième trimestre, même si le constructeur a confirmé ses objectifs financiers pour l'année 2018.

Ingenico reculait de 0,49% à 64,72 euros après que le groupe de solutions de paiement a enregistré un chiffre d'affaires en hausse au troisième trimestre, mais revu à la baisse sa prévisions de rentabilité annuelle.

Atos plongeait de 18,02% à 73,78 euros, lesté par l'abaissement mardi de sa prévision de croissance organique pour son chiffre d'affaires en 2018.

Innate Pharma bondissait en revanche de 27,87% à 6,13 euros, bénéficiant de l'annonce mardi du renforcement de son accord de développement en oncologie avec le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca, lequel va par ailleurs prendre 9,8% du capital de la biotech marseillaise.

Getlink (ex-Eurotunnel) prenait 1,07% à 10,83 euros, profitant de l'augmentation de son chiffre d'affaires de 6,8% au troisième trimestre, porté par une bonne tenue des navettes et un record du trafic d'Eurostar.

Essilor perdait 0,39% à 116,70 euros. Le groupe a publié lundi un chiffre d'affaires de 1,81 milliard d'euros au troisième trimestre, en hausse de 4,4%, et a confirmé ses objectifs annuels.

Klépierre cédait 1,85% à 29,15 euros malgré une légère progression du chiffre d'affaires trimestriel de la foncière, spécialiste des centres commerciaux, avec une hausse de ses revenus sur la majeure partie de ses implantations européennes.

Sartorius Stedim Biotech (SSB) se repliait de 1,93% à 101,50 euros, sans tirer profit de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

Eurofins montait de 1,93% à 411,80 euros après avoir relevé mardi ses prévisions de chiffre d'affaires pour 2019 et 2020, à la faveur de sa croissance externe dopée par plusieurs grosses acquisitions depuis l'an dernier.

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