Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris poursuivait son rebond (+0,81%) mercredi matin, toujours soutenue par l'espoir d'un apaisement des tensions commerciales entre Washington et Pékin, même si l'annonce de la tenue d'un vote de défiance à l'encontre de Theresa May dans la soirée devrait maintenir le marché dans la fébrilité.

A 09H23 (08H23 GMT), l'indice CAC 40 prenait 38,81 points à 4.845,01 points. La veille, il avait fini en hausse de 1,35%.

Le CAC 40 a connu "un net rebond technique" mardi "mais tant que le risque politique demeurera, le marché a de fortes chances de continuer d'évoluer" dans une fourchette restreinte, a estimé dans une note Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Les indices européens ont en effet profité mardi de l'espoir d'avancées dans les négociations entre Pékin et Washington alors que le ministère chinois du Commerce a évoqué un calendrier de négociations et que Donald Trump a parlé de "discussions fructueuses" pouvant déboucher sur de "grosses annonces".

Par ailleurs, un juge de Vancouver a ordonné mardi la libération sous caution d'une responsable du géant chinois Huawei, quelques heures après la confirmation de l'arrestation d'un ex-diplomate canadien en Chine, une nouvelle accueillie positivement par les Bourses asiatiques.

"Les marchés actions ont considérablement chuté au cours des dernières semaines, aussi toute bouffée d'informations positives est-elle susceptible de déclencher une chasse aux bonnes affaires, notamment lorsqu'il est question des relations américano-chinoises", a relevé pour sa part David Madden, un analyste de CMC Markets.

Ce mercredi, l'actualité politique devrait de nouveau dominer la séance, selon Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"En Europe, les deux principaux enjeux de la journée sont la rencontre entre Jean-Claude Juncker et Giuseppe Conte alors que l'Italie et Bruxelles cherchent à forger un compromis sur le budget", a-t-il analysé.

"Mais les regards vont également se tourner vers Westminster", selon lui, alors qu'un vote de défiance va être organisé mercredi soir contre la Première ministre britannique Theresa May.

En matière d'indicateurs, le marché doit prendre connaissance des chiffres de la production industrielle pour octobre en zone euro ainsi que de l'indice des prix à la consommation (CPI) pour novembre aux Etats-Unis.

"Le marché surveillera de près cet après-midi la publication de l'inflation américaine afin d'y déceler d'éventuels signaux pour la Fed et de savoir si la politique protectionniste américaine continue d'avoir un impact sur l'inflation via les importations chinoises", a noté M. Dembik.

Elliott à l'offensive sur Pernod Ricard

Sur le front des valeurs, Pernod Ricard montait de 3,38% à 145,25 euros. Le fonds activiste américain Elliott a annoncé détenir plus de 2,5% des parts de la société française, dont il a critiqué la "gouvernance d'entreprise inadaptée", mercredi dans un communiqué.

Alstom se repliait de 0,29% à 37,59 euros alors que le groupe a déposé, conjointement avec Siemens, une proposition de mesures compensatoires que les deux entreprises jugent "adéquate" pour obtenir le feu vert de la Commission européenne à leur fusion. Les deux groupes ont reconnu qu'il "n'y a pas de certitude" que cela soit "suffisant pour répondre aux préoccupations de la Commission".

Renault lâchait 0,09% à 55,21 euros. Des avocats de Nissan ont informé lundi ceux de Renault sur les charges pesant contre le PDG du constructeur français, Carlos Ghosn, trois semaines après son arrestation à Tokyo pour des malversations présumées, a-t-on appris mardi de sources proches du dossier.

Theradiag perdait 4,31% à 1,00 euros après que la société française de technologie médicale, en difficulté, a annoncé mardi la nomination en tant que directeur général de Bertrand de Castelnau, un spécialiste du secteur du diagnostic, à partir du 21 janvier prochain.

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