Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris devrait rester hésitante la semaine prochaine tout en continuant, comme ses voisines européennes, à suivre les annonces du nouveau président américain sur fond d'agenda macroéconomique chargé.

Le marché parisien achève une "semaine un peu morose" qui traduit "une grande prudence des investisseurs", constate auprès de l'AFP Franklin Pichard, directeur général chez Kiplink Finance.

De son côté, Jean-Louis Mourier, un économiste du courtier Aurel BGC, affirme à l'AFP que "ce qui provoque le plus de réactions sur l'ensemble des marchés aujourd'hui, au moins en apparence, ce sont les déclarations" du président des Etats-Unis Donald Trump.

Santé, commerce, impôts, immigration: Donald Trump et sa majorité ont affiché jeudi à Philadelphie leurs priorités pour la première année du mandat présidentiel.

Le libre-échange est l'un des points d'achoppement entre l'aile libérale du parti républicain et la frange protectionniste incarnée par Donald Trump, qui veut renégocier l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena).

En attendant d'en savoir plus sur les conséquences éventuelles des premières décisions et de celles à venir, le marché "ne prend pas vraiment de direction nette" pour le moment, une attitude qu'il a d'ailleurs adoptée depuis le début de l'année, poursuit M. Mourier.

Même si de son côté, le marché américain a volé de record en record, le Dow Jones ayant même franchi à la hausse le cap symbolique des 20.000 points.

La politique ayant tendance à prendre le dessus sur la macroéconomie, les investisseurs ont fait peu de cas des indicateurs de la semaine, plutôt de second plan en dehors de la croissance américaine pour le quatrième trimestre qui a nettement décéléré, décevant les attentes des analystes.

-Semaine "cadencée" par des indicateurs de premier plan-

La semaine prochaine va en revanche "être très cadencée par des indicateurs économiques de premier plan", souligne M. Pichard.

Au programme figurent notamment l'inflation du mois de janvier en zone euro, ainsi que le rapport mensuel toujours attendu par les marchés sur l'emploi aux Etats-Unis, point d'orgue d'une semaine riche en chiffres.

C'est à l'aune de divers indicateurs outre-Atlantique que les investisseurs analyseront le communiqué de la première réunion de la banque centrale américaine (Fed) de l'année.

Il n'y a cependant "pas beaucoup d'attente" étant donné qu'elle ne sera pas suivie d'une conférence de presse de la présidente de l'institution monétaire Janet Yellen, anticipe M. Mourier.

Il estime toutefois que dans un contexte de reprise aux Etats-Unis, les investisseurs analyseront "tous les mots du communiqué" du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC).

"Compte tenu de la situation de plein emploi et l'accélération de l'inflation (...), le ton des communiqués de la Fed devrait être plus +hawkish+ (dur, NDLR) au cours des prochains mois afin de préparer le marché à de nouveaux relèvements des taux en 2017", soulignent pour leur part les analystes de Natixis.

De son côté, la Banque d'Angleterre pourrait relever jeudi ses prévisions de croissance et d'inflation pour l'année en cours sur fond de dynamisme de l'activité britannique, sept mois après la décision de quitter l'Union européenne, ce qui aurait des conséquences sur la livre sterling et sur de nombreuses sociétés cotées en Bourse.

La Bourse de Francfort se prépare quant à elle à une semaine chargée ces prochains jours, les indicateurs macroéconomiques alternant avec les résultats d'entreprises.

"Même s'il peut y a voir quelques déceptions, nous sommes globalement dans un environnement qui laisse penser que nous devrions être plutôt agréablement surpris" par les publications, prévoit M. Pichard, pour qui "cela peut constituer un facteur de soutien dans un environnement politique qui inquiète un petit peu les investisseurs".

afp/rp