Paris (awp/afp) - Après une ouverture en petite hausse, la Bourse de Paris inversait la tendance lundi matin (-0,50%), surveillant une nouvelle fois toute évolution concernant la guerre commerciale sino-américaine, alors que les deux puissances mondiales ne sont pas parvenues à un accord la semaine passée.

A 09H43 (07H43 GMT), l'indice CAC 40 perdait 26,85 points à 5.300,50 points. Vendredi, il avait fini en petite hausse de 0,27%.

"À l'aube de la nouvelle semaine, les tensions commerciales resteront au centre des préoccupations des marchés", a affirmé Jasper Lawler, analyste chez London Capital Group.

"Malgré les déclarations optimistes du président américain, les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine semblent bien être à l'arrêt", ont estimé de leur côté les stratégistes de Aurel BGC.

Les négociateurs chinois et américains se sont rencontrés à Washington jeudi et vendredi mais se sont séparés sans accord, Washington accusant Pékin d'avoir fait marche arrière sur plusieurs points discutés au cours de plusieurs mois de pourparlers destinés à sceller un accord commercial entre les deux premières puissances économiques du monde.

Le président américain a accru la pression, en faisant passer vendredi de 10% à 25% les droits de douane punitifs imposés sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises alors même que la délégation menée par le vice-Premier ministre Liu se trouvait à Washington. Au total, ce sont 250 milliards de dollars de produits chinois qui sont actuellement surtaxés par les Etats-Unis.

Et il a également ordonné le lancement de la procédure en vue d'imposer des droits de douane sur les quelque 300 milliards d'importations chinoises restantes. Donald Trump ne cesse d'assurer que sa relation personnelle avec le président chinois reste très forte, en dépit du blocage dans les négociations.

Une rencontre entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping en marge du sommet du G20 prévu les 28 et 29 juin à Osaka, au Japon, est envisagée afin d'aborder leurs négociations commerciales dans l'impasse.

Les investisseurs resteront par ailleurs attentifs à l'actualité britannique, alors que "le gouvernement est sur le point de reprendre aujourd'hui les pourparlers avec le parti travailliste", a rappelé dans une note Michael Hewson, analyste du courtier CMC Markets.

Du côté des indicateurs, la croissance économique française devrait atteindre 0,3% au deuxième trimestre, soit un niveau similaire à celui des trois premiers mois de l'année, selon une première estimation dévoilée lundi par la Banque de France.

EssilorLuxottica en tête du CAC 40

Les valeurs les plus affectées appartenaient aux secteurs sensibles aux craintes commerciales. Dans l'automobile, Valeo reculait de 3,22% à 27,57 euros, Faurecia de 3,17% à 38,20 euros et Peugeot de 1,42% à 20,85 euros.

Côté matières premières, ArcelorMittal chutait de 5,66% à 14,74 euros, Vallourec perdait 1,37% à 2,16 euros et Eramet 1,19% à 53,30 euros.

EssilorLuxottica prenait la tête du CAC 40 (+2,04% à 112,45 euros), dopé par l'annonce que les camps italien et français mettaient fin à leur conflit de gouvernance.

Euronext montait de 1,58% à 61,00 euros, stimulé par l'obtention de l'accord du ministre norvégien des Finances à son offre pour acquérir d'ici à fin juin 2019 jusqu'à 100% de la Bourse d'Oslo.

ADP perdait 0,52% à 152,20 euros. Le gouvernement s'est publiquement inquiété vendredi des conséquences de la jurisprudence du Conseil constitutionnel sur ADP tout en confirmant qu'il suspendait la privatisation du gestionnaire d'aéroports.

Orchestra-Prémaman était plombé (-3,92% à 0,49 euro) par l'abaissement de sa prévision d'excédent brut d'exploitation (EBE) courant pour l'année financière terminée le 28 février, redoutant un niveau "proche de zéro".

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