Paris (awp/afp) - Les marchés faisaient preuve de retenue mardi dans l'attente des annonces de nouvelles sanctions économiques internationales contre la Russie, après la découverte de massacres imputés par le président ukrainien à l'armée russe dans plusieurs villes de la banlieue de Kiev.

Les places européennes évoluaient proche de l'équilibre à Paris (+0,01%), Francfort (+0,04%), Milan (+0,05%) et Londres (-0,16%) vers 07H40 GMT.

Les marchés financiers étaient fermés en Chine continentale, Hong Kong et Taiwan, en raison d'un jour férié. A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a fini en légère hausse (+0,19%), mais l'indice élargi Topix a lui reculé de 0,23%.

L'invasion russe en Ukraine et la progression de l'inflation, deux sources pesantes d'incertitudes, restent au coeur des préoccupations des marchés.

Après avoir déjà annoncé plusieurs trains de sanctions, il ne reste plus guère d'options aux Occidentaux, à part celle, majeure, qui consisterait à attaquer les ventes d'énergie russe à l'Europe, pour l'instant largement épargnées.

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a appelé lundi les dirigeants des 27 à instaurer des "embargos contraignants" sur les importations énergétiques russes. L'unanimité est nécessaire pour que de nouvelles mesures soient adoptées, mais l'Allemagne comme l'Autriche excluent toujours de viser les importations de gaz russe.

En plus d'être économique et militaire, la réponse à la Russie doit aussi être judiciaire, estiment les Américains.

"Interdire les importations d'énergie russe devrait faire la différence. Néanmoins, cela signifierait aussi une pénurie énergétique sévère en Europe et un gros coup porté à la croissance économique", souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank .

La perspective de sanctions fait grimper les prix du pétrole

Les pays baltes ont été les premiers en Europe à cesser d'importer du gaz naturel russe et la possibilité que leur exemple soit suivi par d'autres faisait grimper les cours du pétrole.

"Les craintes que l'Europe cible enfin le secteur énergétique russe, réduisant encore plus les approvisionnements, s'intensifient", note Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

Vers 07H30 GMT, le prix du baril de WTI américain gagnait 0,91% à 104,22 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord avançait de 0,93% à 108,53 dollars.

L'euro se stabilisait face au dollar après s'être replié la veille. La monnaie unique prenait 0,10% à 1,0985 dollar pour un euro.

Le yen, qui a chuté en mars face au dollar et à l'euro, s'est aussi apprécié en séance après des propos du gouverneur de la Banque du Japon Haruhiko Kuroda devant le Parlement japonais, où il a reconnu que la baisse récente du cours de la monnaie nippone avait été un peu brusque, tout en réaffirmant qu'un yen faible est globalement positif pour l'économie du pays.

Du côté des emprunts d'État, les rendements obligataires progressaient partout et les taux des emprunts d'État américains à 2 ans restaient installés au-dessus de ceux à 10 ans, un indicateur de risque de récession.

KKR exige l'accès aux comptes de TIM avant toute OPA

Le fonds d'investissement américain KKR a envoyé lundi soir une lettre à Telecom Italia (TIM) pour réitérer sa demande d'avoir accès à ses comptes dans le cadre d'une "due diligence", sans laquelle la perspective d'une OPA s'éloigne, selon une source financière.

En attendant, le titre perdait 1,96% à 0,309 euro dans les premiers échanges à la Bourse de Milan, après avoir perdu 1,92% en clôture la veille, les investisseurs craignant que KKR renonce à son offre si TIM lui refuse l'accès à ses comptes.

Retour aux dividendes chez Go-Ahead

Le groupe de transport britannique Go-Ahead, pénalisé récemment par les démélés de sa filiale London & South Eastern Railway, qui a écopé mi-mars d'une amende de 23,5 millions de livres pour violation de son contrat de franchise avec le gouvernement, progressait mardi de 2,49% à 863 pence, après avoir annoncé le retour à sa politique de dividende pré-pandémie.

Softbank Group sur sa lancée

L'action du géant japonais des investissements dans les nouvelles technologies SoftBank Group a fortement grimpé pour une deuxième séance d'affilée (+2,61% à 5936 yens), surfant sur la vigueur de l'indice Nasdaq la veille et profitant aussi du bond à New York du titre Alibaba, dont SoftBank est le premier actionnaire, après une décision de Pékin favorable aux sociétés chinoises cotées aux États-Unis.

afp/buc