Paris (awp/afp) - Les marchés européens se sont réveillés indécis mardi matin, peu enclins aux prises de risques à la veille d'une décision de la Réserve fédérale américaine et digérant une salve de publications trimestrielles.

"La réticence des investisseurs avant la réunion de la Fed et les regards anxieux vers l'Asie, où le nombre d'infections, notamment en Inde, monte actuellement en flèche, empêchent actuellement de fortes montées des cours en Bourse", note Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

De Paris (+0,04%) à Londres (+0,02%) en passant par Francfort (-0,14%) et Milan (-0,34%), la prudence dominait vers 08H20 GMT sur les principales places boursières européennes.

La veille, Wall Street avait terminé en ordre dispersé avant la très attendue publication des résultats de Tesla, le Nasdaq et le S&P 500 décrochant de nouveaux records tandis que le Dow Jones a fini légèrement en baisse.

En Asie, la circonspection a également été de mise: A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a reculé de 0,46% avant l'entrée dans la phase décisive de la saison des résultats. Hong Kong s'est replié de 0,1% et Shanghai a fini stable.

La Banque du Japon (BoJ) a laissé mardi sa politique monétaire inchangée mais a relevé ses prévisions de croissance pour l'exercice clos au 31 mars 2021, comme pour les deux exercices suivants.

La Banque centrale américaine (Fed) devrait pour sa part encore adopter une posture attentiste à l'issue de sa réunion monétaire mercredi, estimant qu'il est trop tôt pour changer de cap même si la reprise arrive.

Sur le plan sanitaire, l'aide internationale a commencé mardi matin à parvenir en Inde, qui fait face à une situation critique, tandis que les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient fournir à d'autres pays 60 millions de doses du vaccin d'AstraZeneca.

Mais les investisseurs se focalisent pour l'heure sur les résultats d'entreprises affluant des deux côtés de l'Atlantique, à l'instar de Scheider Electric et Michelin à Paris, BP et HSBC à Londres ou encore Novartis et UBS en Suisse.

Après Tesla lundi soir, ce sera au tour des géants de la tech américaine Alphabet et Microsoft de dévoiler leurs comptes ce mardi.

Le Parlement européen devrait en outre approuver mardi l'accord commercial de l'UE avec le Royaume-Uni, ultime étape d'un "Brexit" éprouvant. La France a menacé le Royaume-Uni de "mesures de rétorsion" sur les services financiers si les dispositions concernant la pêche ne sont pas mises en oeuvre.

Schneider Electric en tête du CAC 40

A Paris, le géant des équipements électriques gagnait 1,32% à 138,32 euros, profitant d'une activité qui a augmenté de 11,9% au premier trimestre et du relèvement de son objectif pour l'année. Dans son sillage, Legrand prenait 1,13% à 83,88 euros.

BP plébiscité

A Londres, le poids lourd pétrolier grimpait de 1,70% à 301,60 pence, fort de résultats meilleurs que prévu au premier trimestre avec un bénéfice net de 4,7 milliards de dollars grâce à la reprise des cours.

UBS plombé par Archegos

La banque suisse reculait de 2,23% à 13.80 francs suisses suisses. Elle a publié mardi un bénéfice net en hausse de 14% au premier trimestre, mais les pertes liées à l'implosion du fonds américain Archegos ont réduit les résultats de sa banque d'investissement.

Dans son sillage, sa rivale Deutsche Bank était délaissée à Francfort (-1,01% à 9,98 euros) à la veille de la publication de ses propres résultats.

HSBC en revanche progressait de 0,89% à 426,50 pence après avoir annoncé un bénéfice net plus que doublé au premier trimestre en raison de provisions pour impayés moins élevées que prévu. Mais son chiffre d'affaires a reculé, pénalisé par la faiblesse des taux d'intérêt.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les cours du pétrole se redressaient à la veille d'un nouveau sommet virtuel de l'Opep+: vers 08H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin gagnait 0,94% à 66,27 dollars à Londres par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril américain de WTI pour le même mois progressait de 1,10% à 62,59 dollars.

Dans le même temps, l'euro cédait 0,17% face au billet vert, à 1,2065 dollar.

Le bitcoin poursuivait sa remontée au-dessus du seuil des 50.000 dollars (+2,9% à 54.809 dollars).

afp/jh