Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales reculaient et les taux obligataires grimpaient mardi, face à une très probable accélération de l'inflation aux États-Unis en mars.

L'Europe suivait la tendance négative de la clôture de Wall Street la veille: peu après l'ouverture, Paris perdait 1,68%, Francfort 1,76%, Milan 1,29% et Londres 0,81%, vers 07H50 GMT.

En Asie, Tokyo a perdu 1,81%. Après sa chute de 2,6% lundi, Shanghai a rebondi de 1,46% et Hong Kong a grappillé 0,16%, aidé par les valeurs technologiques, même si la situation sanitaire continue d'inquiéter les opérateurs asiatiques.

La Bourse de New York a terminé en nette baisse lundi, plombée par la hausse des taux obligataires, alors que les chiffres de l'inflation américaine pour mars vont être publiés ce mardi.

La porte-parole de la Maison Blanche a prévenu que la hausse des prix devrait être "extraordinairement élevée", en raison de la flambée supplémentaire des prix liée à la guerre en Ukraine.

En février, les prix à la consommation avaient déjà grimpé de 7,9% sur un an, du jamais vu depuis 1982, selon l'indice CPI. L'inflation pourrait accélérer à 8,4% en mars, selon les prévisions des analystes sondés par Factset.

"Un chiffre supérieur aux attentes devrait renforcer les partisans du resserrement monétaire de la Réserve fédérale", explicite Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Pour juguler l'accélération de l'inflation, la banque centrale américaine (Fed) a commencé mi-mars à relever ses taux directeurs et a averti qu'elle allait continuer à resserrer sa politique monétaire dans les mois à venir.

Reste à savoir quelle sera l'ampleur des hausses de taux prévues cette année, et chaque nouvel indicateur modifie les prévisions des investisseurs, qui se retranscrivent sur le marché obligataire.

Le rendement de la dette américaine à 10 ans était au plus haut depuis 2018 et montait encore ce mardi, s'établissant à 2,819%, contre 2,17% à la clôture de la veille, après s'être tendu de huit points de base lundi.

En Allemagne, l'inflation a bien atteint avec 7,3% en mars un niveau jamais vu depuis plus de 40 ans, selon les chiffres définitifs publiés mardi.

Les questions monétaires agitaient aussi le marché britannique mardi, après la publication du taux de chômage du Royaume-Uni, qui a reculé à 3,8% lors des trois mois terminés fin février.

Cela pourrait augmenter "la pression sur la Banque d'Angleterre pour qu'elle devienne plus proactive sur les hausses de taux", anticipe Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

Signe avant-coureur, le taux d'intérêt à 10 ans du Royaume-Uni a pris 14 points de base depuis lundi matin.

Bouffée d'air pour le jeu vidéo chinois

La Chine a accordé lundi ses premières licences de jeux vidéo depuis sa décision l'été dernier de durcir la règlementation auquel est soumis ce secteur très lucratif dans le but de lutter contre l'addiction des jeunes.

A Hong Kong, Tencent a pris 3,51%, Netease 4,07%, quand à Shanghai, G-Bits Network Technology a gagné 2,57% A Tokyo, Newon a avancé de 2,30%.

Du côté des devises et du bitcoin

Vers 07H45 GMT, l'euro perdait 0,18% à 1,0865 dollar.

Le yen était lui plombé par la perspective d'une politique monétaire très souple au Japon et s'approchait de son plus bas niveau en 20 ans face au dollar américain.

La monnaie japonaise perdait 0,10% à 125,53 yens pour un dollar, après avoir baissé jusqu'à 125,77 yens, un niveau plus vu depuis 2015.

Le bitcoin est repassé sous la barre des 40.000 dollars pour la première fois depuis le 16 mars, plombé par un "pot-pourri de facteurs" selon Timo Emden, analyste indépendant spécialiste des cryptomonnaies, qui cite le resserrement monétaire des banques centrales, le conflit russo-ukrainien et la situation sanitaire en Chine. Vers 07H45 GMT, il remontait à 40.160 dollars (+0,78%). Sur deux jours, il perdait près de 7%.

Rebond du pétrole

Les prix du pétrole rebondissaient en raison d'inquiétudes concernant la demande, qui pourrait baisser avec les mesures de confinement en Chine.

Le baril de Brent pour livraison juin avançait de 2,51% à 100,95 dollars vers 07H45 GMT. Celui du WTI américain à échéance mai prenait 2,48% à 96,63 dollars.

afp/buc