Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers restaient orientés à la baisse vendredi à la mi-journée, s'attendant à ce que les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis, à venir dans la journée, confirment que l'inflation n'a pas atteint son pic.

L'ensemble des indices européens restaient dans le rouge, suivant la tendance déjà observée lors des séances précédentes, alors que la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi une remontée progressives de ses taux directeurs à partir de juillet.

A la mi-journée, Paris était en recul de 1,83%, alors que Francfort perdait 1,50% et Londres 1,22%. La tendance est la même ailleurs en Europe, avec Madrid perdant 2,19% et Milan jusque 3,63%.

Dans le même temps à Wall Street, les contrats à terme étaient proches de l'équilibre en attendant les chiffres de l'inflation, après une forte baisse jeudi.

Jeudi, les annonces de la BCE avaient déjà fait reculer les marchés. L'institution monétaire avait indiqué qu'il relèverait ses taux directeurs de 25 points de base en juillet et qu'il arrêterait au même moment ses achats nets d'actifs, ce qui était attendu.

Sa présidente "Christine Lagarde a également déclaré que la banque envisagera une nouvelle hausse des taux en septembre et que l'ampleur de cette hausse dépendra de l'inflation", ce qui inquiète les investisseurs, a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Ce tournant historique s'accompagne d'une révision des prévisions macroéconomiques: la BCE table sur une inflation plus forte que ce qu'elle prévoyait en mars, à 6,8% pour 2022, et une croissance de 2,8% en 2022, au lieu de 3,7%.

"Les projections de la BCE sur la croissance et l'inflation suggèrent deux années de stagflation à venir", résume Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

Concernant l'inflation américaine, la Maison Blanche a indiqué mercredi s'attendre à ce que l'indice des prix à la consommation aux Etats-Unis soit "élevé", alors que l'inflation avait un peu ralenti en avril, à +8,3% sur un an, toujours proche de son plus haut en 40 ans.

En mai, la hausse des prix devrait de nouveau s'accélérer, selon un consensus d'analystes qui table sur +0,7% sur un mois.

Les marchés espéraient ces dernières semaines "que nous pourrions être proches d'un pic en ce qui concerne l'inflation américaine", mais leur optimisme a été ébranlé, note Michael Hewson.

Avec une Réserve fédérale qui devrait "relever ses taux de 50 points de base la semaine prochaine et lors de ses deux prochaines réunions", les investisseurs ont changé leurs anticipations concernant "la rapidité avec laquelle l'inflation devrait revenir à l'objectif", autour de 2%, relève-t-il.

Le moral des investisseurs est aussi en berne en raison de "la succession de hausses de taux hors normes" avancées par les banques centrales, ajoute-t-il.

Ericsson visé par une enquête

Le géant suédois des télécoms Ericsson a annoncé jeudi être visé par une enquête du gendarme boursier américain concernant des soupçons de corruption en Irak, qui l'expose déjà à de nouvelles amendes de la justice américaine. Après une ouverture en baisse, le titre creusait ses pertes à la Bourse de Stockholm, perdant 3,75% à 11H00 GMT.

Du côté du pétrole et des devises

Vers 11H00 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord cédait 0,75% à 124 dollars et celui du baril de WTI américain perdait 0,67% à 122,33 dollars.

Le dollar refluait légèrement par rapport au yen, à raison d'un dollar pour 133,79 yens contre 134,25 yens mercredi à 21H00 GMT.

L'euro perdait 0,23% à 1,0592 pour un dollar. Jeudi, il avait nettement reculé, plombé par l'approche prudente adoptée par la BCE face aux incertitudes de l'économie de la zone euro.

Le bitcoin se repliait de 0,64%% à 29.973 dollars.

afp/jh