Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales adoptaient une position défensive lundi en amont de la réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine et alors que les perturbations menaçant la croissance économique ne faiblissent pas.

En Europe vers 07H30 GMT, Paris reculait de 1,17%, Francfort de 0,74% et Milan de 0,82%. L'indice européen de référence, l'Eurostoxx 50 cédait 1,50%.

Londres est pour sa part fermée en raison d'un jour férié, tout comme Hong Kong et Shanghai.

Tokyo a terminé en repli de 0,11%, attentiste avant la réunion de la Réserve fédérale (Fed). La place boursière ne rouvrira que vendredi, après trois jours de fermeture pour la "Golden Week" au Japon.

Vendredi, la Bourse de New York a enregistré des pertes encore plus sévères, le Nasdaq a notamment dégringolé de plus de 4% vendredi et de plus de 13% sur le mois d'avril, sa pire chute depuis 2008.

L'indice des valeurs technologiques a été plombé par les résultats décevants de géants du numérique tels que Amazon et Apple.

Les investisseurs ont surtout en tête la réunion de politique monétaire de mardi et mercredi de la banque centrale américaine.

Après une hausse de 0,25 point de pourcentage de ses taux directeurs en mars, la Fed entérinera cette fois-ci, sauf surprise, une hausse d'un demi-point de pourcentage, pour les porter dans une fourchette de 0,75% à 1%.

L'institution devrait également acter le début de la réduction de son bilan, le tout pour tenter de lutter contre une inflation au plus haut depuis 40 ans aux Etats-Unis.

"Le marché prévoit actuellement un taux des fonds fédéraux de 2,75% à 3,0% en fin d'année, contre 0,25% à 0,50% aujourd'hui", ce qui implique notamment un relèvement de 0,75 point de pourcentage en juin, constate John Plassard, spécialiste de l'investissement de Mirabaud.

Mais pour Vincent Boy, analyste d'IG, "le président de la Réserve fédérale pourrait en revanche adoucir le ton quant aux prochaines hausses de taux", afin de calmer les anticipations des investisseurs et permettre aux marchés de rebondir, comme cela avait été le cas en mars.

La séance est par ailleurs plombée par des inquiétudes concernant la Chine, où l'activité manufacturière est tombée en avril à son niveau le plus bas depuis février 2020 en raison des confinements de grandes villes du pays.

A Pékin, les autorités ont annoncé samedi renforcer les mesures destinées à lutter contre le Covid-19 en rendant obligatoire de nouveaux tests pour accéder à certains lieux publics.

"Les interventions pour soutenir l'économie annoncées par le parti ces dernières semaines, ne permettent pas d'endiguer la baisse des marchés et de l'activité", relève Vincent Boy, analyste d'IG.

Sur le front géopolitique, la Commission européenne prépare un 6e paquet de sanctions contre l'écosystème pétrolier de la Russie, après l'annonce de Gazprom d'arrêter les livraisons de gaz à la Bulgarie et la Pologne.

Le luxe mal orienté

Le secteur du luxe, très dépendant du marché chinois, accusait des pertes lundi. A Paris, Kering cédait 1,95%, LVMH 1,60%, Hermès 1,90%. A Milan, Moncler perdait 2,05%, Tod's 1,26%. A Zurich, Richemont reculait de 2,16%.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole étaient affectés par les craintes concernant la demande chinoise d'or noir, alors le premier pays importateur mondial de matières premières continue d'appliquer une politique zéro Covid.

Vers 07H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, dont c'est le premier jour de cotation comme contrat de référence, était en baisse de 0,23% à 106,85 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin perdait quant à lui 0,67% à 103,99 dollars.

L'euro était stable à 1,0546 dollar, un niveau historiquement bas.

Le bitcoin gagnait 1,75% à 38'995 dollars.

afp/buc