Paris (awp/afp) - Les marchés se crispaient jeudi en attendant la réaction de la Banque centrale européenne face à une inflation record en zone euro tandis que l'anxiété à l'égard du secteur technologique se matérialisait avant l'ouverture de Wall Street.

Après leur triple rebond cette semaine, les indices européens se repliaient à Paris (-0,20%), Francfort (-0,40%), Milan (-0,38%) et Londres (0,09%) vers 13h, avant le coup d'envoi de la première réunion de la BCE de l'année.

A la Bourse de New York, le contrat à terme sur l'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, souffrait (-2,18%) avant l'ouverture après les déceptions causées par deux géants du numérique, Meta (maison-mère de Facebook), qui perdait 22% dans les échanges électroniques d'avant-séance et de Spotify (-10%), mercredi après la clôture.

L'indice S&P 500 et le Dow Jones devraient également ouvrir dans le rouge et casser la dynamique américaine de progression des quatre dernières séances.

Les investisseurs croulent sous un flot de résultats trimestriels et attendent ceux d'Amazon ainsi que les conclusions des dernières enquêtes PMI sur l'activité dans le secteur des services aux Etats-Unis.

"Les résultats décevants de Meta et de Spotify ainsi que les prochaines réunions clés des banques centrales" ont poussé les investisseurs à "se détourner des actifs plus risqués", observe Pierre Veyret, analyste chez Activtrades.

"De nombreux opérateurs de marché se demandent si la BoE et la BCE suivront le virage amorcé il y a quelques mois par la Réserve fédérale ou si la position accommodante se poursuivra encore quelque temps", ajoute-t-il.

Le taux d'inflation dans la zone euro a battu un nouveau record en janvier, à 5,1% sur un an mais pourtant l'institution devrait maintenir sa politique monétaire. Les investisseurs espèrent toutefois obtenir des indications au sujet d'un futur durcissement monétaire en zone euro.

La BCE, dont l'objectif d'inflation est de 2% maximum à moyen terme, juge préférable de patienter avant de remonter ses taux, toujours convaincue que les prix vont finir par refluer.

Aux Etats-Unis en revanche, la Réserve fédérale a pris de l'avance en préparant les marchés à une première hausse des taux directeurs en mars. Les investisseurs spéculent sur le degré de ce durcissement monétaire et le nombre total de hausses à prévoir cette année.

La Banque d'Angleterre (BoE) a décidé jeudi une nouvelle hausse de son taux directeur de 25 points à 0,5% pour faire face à l'inflation au Royaume-Uni, dont le pic ne devrait être atteint qu'en avril, selon ses projections.

La tech fait souffrir

Les valeurs technologiques plombaient les indices européens, à l'image de Capgemini (-2,95%), Worldline (-2,96%) et Teleperfomance (-1,46%) à Paris ou SAP (-1,43%) à Francfort.

A Londres, les opérateurs saluaient les résultats trimestriels du géant britannique de la restauration collective Compass (+8,59% à 1.795,5 pence) et du géant pétrolier britannique Shell (+1,23% à 1.956,20 pence)

En Europe continentale, ils sanctionnaient en revanche le fabricant allemand de semi-conducteurs allemand Infineon (-4,08%), Nokia (-3,27%), Roche (-2,56%), BBVA (-3,58%) ABB (-2%) ou encore ING (-4,97%) vers 12H00 GMT.

Reflux du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Les prix du pétrole reculaient jeudi, au lendemain de l'annonce sans surprise de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+) sur une nouvelle ouverture modeste des vannes, et d'un indicateur de l'emploi américain décevant.

Après l'envolée des derniers jours, vers 13h, le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril perdait 1,23% à 88,37 dollars, et à New York, celui de WTI pour livraison en mars cédait 1,30% à 87,11 dollars.

L'euro reculait jeudi, en attendant la réunion de la BCE: vers 13h la monnaie européenne perdait 0,24% face au dollar, à 1,1285 dollar.

Le bitcoin cédait 0,42% à 36'783 dollars.

afp/ck