Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers avançaient sans grande assurance lundi, après une intervention du patron de la Réserve fédérale américaine qui a estimé vendredi qu'il pourrait être approprié de commencer à réduire son soutien monétaire cette année.

La séance du jour s'annonçait calme en l'absence du marché londonien, fermé en raison d'un jour férié.

Vers 11h00 en Europe, Paris prenait 0,08%, Francfort +0,24% et Milan +0,14%.

Les indices asiatiques ont pour leur part fini sur une note positive dans le sillage des gains à la clôture de Wall Street vendredi: à Tokyo, l'indice vedette Nikkei a gagné 0,54%, Hong Kong a pris 0,5% et Shanghai 0,2%.

Depuis des mois, à mesure que la reprise se manifeste, les investisseurs se préparent à un allègement du soutien monétaire de la banque centrale américaine pour prévenir la surchauffe de l'économie.

"Les marchés vont ressasser le discours de Jerome Powell ce lundi", indique Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

Lors de son discours devant les banquiers centraux à Jackson Hole vendredi, "le président de la Fed a tout fait pour ne pas surprendre", sans apporter de réponse définitive à ses intentions en termes de stratégie monétaire, observe l'expert.

Ainsi, "Powell n'a pas exclu un tapering (ndlr : réduction du soutien monétaire via une diminution d'achats mensuels d'actifs) dès cette année, sans en préciser, ni le calendrier précis, ni l'ampleur du plan dans un premier temps", résume-t-il.

En raison des risques que le variant Delta fait peser sur la reprise, l'institution préfère observer l'évolution de la première économie mondiale avant de communiquer le point de départ d'une réduction de ses mesures de soutien.

Dans ce contexte, les investisseurs vont par conséquent examiner si la trajectoire du retour à l'emploi se confirme dans la première économie mondiale en scrutant des données attendues sur le marché du travail en milieu et fin de semaine pour tâcher de déterminer le calendrier de la réduction progressive des taux d'intérêt.

"Les opérateurs de marché s'attendent à une sortie de cette accommodation monétaire extraordinaire de manière très graduelle, et surtout ont retenu la volonté du président de la Fed de maintenir des taux collés au plancher pour encore un certain temps", note Sebastian Paris Horvitz chez LBPAM.

Un grand nombre d'experts privilégient le scénario d'une décision en novembre quant à la diminution des achats d'actifs mensuels de la Fed et une première hausse des taux directeurs pas avant 2023.

La déconnexion entre la décision sur les achats d'actifs et plus tard les taux d'intérêt "s'applique des deux côtés de l'Atlantique", a indiqué le gouverneur de la banque de France François Villeroy de Galhau sur BFM Business, ajoutant qu'une réduction du programme de rachats de dette privée et publique (PEPP) de la Banque centrale européenne, n'était pas à l'ordre du jour à la rentrée.

Depuis le début de l'épidémie, les banques centrales achètent chaque mois des montants colossaux d'obligations et d'autres titres pour soutenir la reprise, ce qui a permis aux marchés de rebondir.

Retour aux bénéfices des pétrolières chinoises

Les deux géants chinois du pétrole Sinopec (+2,73% à 4,14 HKD) et PetroChina (+4,1% à 3,30 HKD) ont fait état d'un retour aux bénéfices au premier semestre, à la faveur de la reprise post-pandémie qui a fait bondir la demande en produits pétroliers.

CNH Industrial acquiert Sampierana

Le groupe italo-américain CNH Industrial (+0,25% à 14,25 euros) a annoncé lundi avoir acquis 90% de la société italienne Sampierana, spécialisée dans la commercialisation d'engins de terrassement, afin d'accroître son activité matériaux de construction.

Reflux du pétrole avec l'ouragan Ida

Les cours du brut, qui ont bouclé vendredi une semaine record pour 2021, à plus de 10% de gain hebdomadaire pour les deux barils de référence, se repliaient lundi, alors que les investisseurs gardaient un oeil sur l'impact de l'ouragan Ida sur la capacité de production aux Etats-Unis.

Vers 08H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre cédait 0,39% à 71,42 dollars par rapport à la clôture de vendredi.

A New York, le baril américain de WTI pour le même mois perdait 1,06%, à 68,02 dollars.

Dans le même temps, l'euro stagnait face au billet vert, à 1,1801 dollar.

Le bitcoin reculait de 1,74% à 48'071 dollars.

afp/jh