Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a rebondi de 0,97% mercredi, se réjouissant du ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis et de ses implications positives pour l'évolution des taux d'intérêt.

L'indice vedette CAC 40 a progressé de 75,49 points à 7.864,70 points. Il avait perdu un total de 2,66% en deux séances, plombé par les incertitudes politiques liées à l'organisation d'élections législatives anticipées en France après la victoire du parti d'extrême droite Rassemblement national aux élections européennes.

Principal événement de la séance, la publication de l'indice IPC d'inflation aux Etats-Unis a rassuré les investisseurs.

L'indice IPC s'est établi en mai à 3,3% sur un an contre 3,4% en avril. C'est mieux que ce qui était attendu par les analystes, qui tablaient sur 3,4% sur un an, selon le consensus de Market Watch.

En excluant les données volatiles de l'alimentation et de l'énergie, l'inflation dite sous-jacente évolue elle aussi plus favorablement que prévu, à 0,2% sur un mois contre 0,3% en avril, et 3,4% contre 3,7% sur un an.

Les analystes attendaient respectivement 0,3% et 3,5%.

Ces chiffres "veulent vraisemblablement dire que la tendance est à la désinflation", souligne Florian Allain, gérant de portefeuilles chez Mandarine Gestion, qui rappelle que "c'est l'inflation sous-jacente qui détermine ce que la Réserve fédérale va faire".

Après cette publication, les taux d'intérêt souverains sur le marché obligataire se sont nettement détendus, signe que les investisseurs misent sur un abaissement des taux directeurs de la banque centrale américaine cette année.

Le scénario d'une première baisse des taux en "septembre" semble "se confirmer", avant une "deuxième baisse de taux a minima" au cours de cette année, pense Florian Allain.

Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) américaine se réunit justement mercredi, et annoncera la décision de ses membres à 20H00 (18H00 GMT).

Aucune évolution des taux n'est attendue à ce stade, mais les investisseurs seront attentifs aux indications des responsables de la Fed concernant le nombre de baisses des taux que chacun d'entre eux envisage pour 2024.

En France, l'incertitude politique continue d'occuper l'esprit des investisseurs.

Une "première réaction épidermique", selon les termes de Florian Allain, avait poussé en début de semaine l'écart entre les taux français et allemand à dix ans - indicateur qui mesure la confiance des investisseurs dans le pays - à un plus haut depuis 2020. Ce "spread" se stabilisait mercredi.

Le taux d'intérêt de la France à dix ans a reculé, à 3,14% vers 18H10, contre 3,23% mardi, suivant la tendance des taux américains, comme le reste des taux européens.

Et du côté des actions, les investisseurs sont encore incertains concernant "les valeurs domestiques et/ou dépendantes de l'Etat", selon Florian Allain.

Orange (-2,67% à 9,54 euros), Bouygues (-2,44% à 31,97 euros) et Engie (-1,72% à 14 euros) n'ont par exemple pas profité du rebond boursiers du jour et affichent les pires baisses de l'indice CAC 40.

Pour M. Allain, il va être "compliqué" d'attirer "les investisseurs étrangers" dans ce contexte d'incertitudes.

Atos dégringole

Le prix de l'action du groupe informatique Atos a chuté de 20,60% à 77 centimes, au lendemain de l'accord donné par le conseil d'administration du groupe en difficulté à l'offre de reprise du consortium mené par Onepoint.

Cette opération entraînera une "dilution massive" pour les actionnaires existants, qui détiendraient "moins de 0,1% du capital social" à l'issue, a prévenu l'entreprise.

Atos a de plus annoncé mardi soir être entré en négociations exclusives avec Alten pour la vente de Worldgrid, sa filiale qui conçoit les systèmes de pilotage des centrales nucléaires, notamment pour EDF.

afp/rp