Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris continuait de se replier mardi à mi-séance (-1,77%), le mouvement d'affolement venu de Wall Street se poursuivant en Europe, après avoir touché les places asiatiques.

A 11H57, l'indice CAC 40 dévissait de 93,55 points à 5.192,28 points. La veille, il avait déjà fini en net recul de 1,48%, à son plus bas niveau de l'année.

La cote parisienne a ouvert en baisse de plus de 3%, avant de limiter un peu ses pertes, mais sans parvenir à reprendre confiance après la chute de Wall Street la veille. Lundi, l'indice vedette de la place new-yorkaise a en effet cédé 4,60%, entraînant un coup de froid sur les places internationales.

"Oubliés les résultats des entreprises ou la réforme fiscale, les investisseurs ont sur-réagi à une crainte de hausse des taux d'intérêts et ils semblent réévaluer brutalement les risques du marché", observent les analystes du courtier Aurel BGC.

En effet, la tension marquée du marché obligataire depuis fin décembre s'est accentuée vendredi après un rapport sur l'emploi américain de bonne facture, laissant anticiper une hausse de l'inflation.

Dans son sillage, les taux d'emprunt américains ont poursuivi leur forte hausse, le rendement à dix ans tournant autour de 2,72% mardi matin après avoir atteint 2,88% en séance lundi, soit ses plus hauts niveaux depuis janvier 2014.

"Les prises de bénéfices continuent de frapper les Bourses, partout dans le monde. Beaucoup d'investisseurs ont décidé de sortir du marché, mouvement amplifié par les prises de positions sur les +futures+ (contrats à terme NDLR) et les options", a noté Franklin Pichard, directeur général délégué de Kiplink Finance.

Dans ces conditions, les quelques indicateurs du jour n'auront guère d'impact. Le commerce extérieur américain pour décembre et l'année 2017 est attendu dans l'après-midi. L'Allemagne a publié pour sa part ses commandes industrielles de décembre, marquées par un fort rebond.

Sur le terrain des valeurs, l'ensemble du CAC 40 évoluait dans le rouge, aucune valeur n'étant épargnée par la panique ambiante.

Le secteur lié aux matières premières était en fort recul sur fond de repli des cours du pétrole. TechnipFMC cédait 3,32% à 25,60 euros, ArcelorMittal 3,43% à 27,15 euros et Total 2,18% à 44,37 euros.

BNP Paribas perdait 1,74% à 64,24 euros. Le groupe bancaire s'est pourtant dit mardi bien parti dans la conduite de son plan stratégique pour 2020, après avoir pu en 2017 contenir les affres des taux bas.

Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS) plongeait de 16,75% à 9,59 euros après avoir vu son chiffre d'affaires chuter de 14,1% au quatrième trimestre 2017.

Eurazeo perdait 1,71% à 80,65 euros. La société d'investissement va prendre le contrôle de la société de gestion Idinvest pour 230 millions d'euros afin de créer un leader de l'investissement dans les entreprises non cotées gérant plus de 15 milliards d'euros.

Safran reculait (-1,83% à 83,70 euros) après avoir réussi son OPA sur l'équipementier Zodiac Aerospace (+0,04% à 24,99 euros), dont il a pris 79,74% du capital à l'issue de la première partie de l'offre lancée fin décembre, pour donner naissance à un géant aéronautique.

Adocia s'enfonçait de 4,69% à 15,04 euros. La biotech lyonnaise a annoncé qu'elle réclamait plus de 200 millions de dollars de dommages-intérêts à son ex-partenaire américain Eli Lilly, lui reprochant d'avoir violé plusieurs accords de confidentialité et de collaboration.

Assystem Technologies lâchait 3,04% à 28,70 euros. Le groupe d'ingénierie a annoncé le succès de son offre publique d'achat sur SQS (services et conseil aux entreprises).

Bonduelle baissait de 5,22% à 39,05 euros. Les ventes du groupe ont bondi de 38,5% à 1,4 milliard d'euros au premier semestre de son exercice décalé 2017/2018, grâce à l'acquisition de l'entreprise américaine Ready Pac Foods.

afp/rp