Un nouveau vent de panique a soufflé sur les places européennes et notamment Milan (-6% vers 17H et -4,25% en clôture) alors que l'Italie révise à la baisse sa croissance pour 2010 et 2011 tandis que le poids des déficits continuerait de progresser (les banques italiennes plongent de -10% en moyenne).
A Madrid, ce fut aussi le jeu de massacre avec une chute de -4% à quelques minutes de la clôture (-3% au final), la bourse de Lisbonne a dévissé de -2,1% et l'Euro-Stoxx50 affiche -2,5% après avoir subi un 'trou d'air' de -3,2%.
A Paris, le CAC40 s'inscrit en chute libre de -2,2% (-7,4% en 3 séances avec à la clé le test de la zone de soutien majeure des 3.550Pts) dans des volumes records puisqu'il s'est échangé 6,18MdsE, soit plus de deux fois le volume moyen constaté dans la phase haussière mars/avril (mais le marché montait 'dans le vide' sans que cela soulève beaucoup d'inquiétude).
Cette aggravation de la tendance -dans un contexte de forte pression baissière- peut tout aussi bien signifier l'ultime 'sell-off' de la part d'opérateur qui voulaient sortir du marché en attendant que le problème grec trouve une issue (favorable ou négative pour les marchés)... mais il pourrait également s'agir d'un véritable séisme boursier alimenté par la crainte de l'éclatement de la zone Euro.

L'effondrement de l'Euro (-1,25%, sous les 1,2655 vers 17H45) est de ce point de vue très alarmant car la cassure du palier de soutien des 1,287$ ouvre la voie à une 'chute sans filet' en direction des 1,24$... un plancher vieux de 2 ans et demi (octobre/novembre 2008).

Wall Street peu légitimement commencer à s'inquiéter des déboires de la Monnaie Unique car passer de 1,36 à 1,2660 en moins de 10 jours (-7%) ne manquera pas d'avoir de lourdes répercussions sur la compétivité des entreprises américaines.
A la mi-séance, le Dow Jones et le 'S&P' cèdent -0,8% et le Nasdaq -1%: de tels écarts n'ont rien d'impressionnant mais cela ne signifie pas que les opérateurs soient très 'confiants': les valeurs US résistent surtout par la grâce d'arbitrages en faveur des actifs libellés en Dollar.

Il serait grand temps que les banques centrales envoient un signal fort aux marchés... mais la BCE par exemple n'a aucun moyen 'légal' de soutenir un pays en particulier en se portant acheteur de ses émissions de bons du Trésor en l'échange de liquidités offertes à prix réduit (comme la FED le pratiquait jusqu'à fin mars avec les créances des banques ou des agences de crédit hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac).

Les statistiques US du jour ont été reléguées au second plan: les gains de productivité (hors secteur agricole) sont estimés à +3,6% pour le premier trimestre, marquant ainsi comme prévu un net ralentissement après les +6,3% du trimestre précédent.

Par ailleurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont diminué de -7.000 lors de la semaine du 1er mai, à 444.000 contre 451.000 la semaine précédente. Le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités s'est replié de 59.000 à 4,6 millions.

A Paris, le secteur a évcu une journée de cauchemar avec Sté Générale à -7%, Dexia à -5,5%, Crédit Agricole (5MdsE d'exposition au 'risque grec') à -4%.
Même BNP Paribas perdait 2,2% malgré la publication de résultats de premier trimestre supérieurs aux prévisions du marché. La banque française a d'ailleurs déclaré ne pas avoir d'exposition significative sur l'économie locale de la Grèce.

Alcatel-Lucent chutait de 6,5% à moins de 2,12 euros dans la foulée de résultats trimestriels jugés non seulement ' faibles ', mais aussi en dessous des anticipations des analystes.

Les indicateurs d'activité trimestriels d'AXA sont également mal accueillis (-5,5 à 12,731 euros). Le chiffre d'affaires a augmenté de 1%, essentiellement sous l'effet d'une collecte accrue dans ses activités vie, épargne et retraite.

La star du jour restait sans conteste Capgemini qui signe la plus forte progression sur le CAC 40 en s'adjugeant 3% à 37,75 euros, dans le sillage de chiffres trimestriels légèrement supérieur aux attentes, en baisse de 7% à un peu plus de 2,5 milliards d'euros.





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