Etrange séance où le retournement à la hausse des indices boursiers aux 12 coups de midi fait véritablement figure de 'pure aubaine' dans la mesure où les raisons de l'embellie échappent à la majorité des opérateurs.

Certains invoquent une émission obligataire qui se serait bien déroulée au Portugal (mais c'est loin d'être un argument convaincant lorsque la croissance s'étouffe chez son voisin espagnol tandis que la Grèce s'enfonce dans la récession.

L'autre raison serait la modération des critères de solvabilité des banques préconisés par le Comité Bâle III... mais on situe alors soit dans la spéculation pure, soit dans le délit d'initié.

Parties pour une nouvelle consolidation dont chacun comprenait aisément les causes ce matin, les places europénnes qui chutaient de -0,6% terminent en progression moyenne inespérée de +1%.

Le CAC40 qui grimpe de +0,92% a refermé le 'gap' des 3.674Pts puis testé les 3.685Pts dans la foulée: un scénario d'autant plus inattendu qu'aucun chiffre n'a été publié aux Etats Unis ce mercredi après-midi, tandis que tous les indicateurs macroéconomiques publiés en Europe ce matin s'avéraient décevants ou franchement mauvais.

L'activité économique plonge en Grèce (-1,8% en donnée trimestrielle et -3,7% en rythme annuel), l'Allemagne affiche son premier recul des exportations (-1,5%) de l'année, la France creuse son déficit commercial à -4,18MdsE en juillet, le Japon désespère de pouvoir soutenir la croissance en enrayant la hausse du Yen (qui bondit vers un nouveau record de 83,5$, ce qui fait replonger Tokyo de -2%), un ralentissement économique se dessine en Chine sur fond de bulle immobilière (le recul des exportations allemandes en serait l'une des conséquences).

Et les commentateurs auront bien du mal à prétendre que tous ces éléments sont en fait 'moins pires que prévu', car ce n'est à l'évidence pas le cas.

Wall Street a rouvert en hausse et le Dow Jones gagnait rapidement +0,6% et le Nasdaq +1%: les investisseurs américains entretiennent peut être le secret espoir que la FED publie ce soir un 'beige book' dans lequel elle entérinerait la fin du ralentissement estival tout en maintenant sa promesse d'adopter de nouvelles mesures de relance.

L'autre hypothèse serait que quelques acheteurs savent quelque chose que le marché ne sait pas... ce qui les amènerait à occulter les déclarations de JC Trichet qui affirmait mardi soir que de nombreuses banques européennes devront augmenter leur capital alors que les résultats des 'stress tests' pourraient ne pas avoir été aussi 'sincères' qu'annoncés initialement.

Les valeurs financières ont largement réduit leurs pertes de la matinée, le Crédit Agricole ne cédait plus que -1,7% et Sté Générale -1,1%.

Vivendi gagne +0,85%, un vrai paradoxe alors que le régime fiscal dit du “bénéfice mondial consolidé” dont profite Vivendi pourrait être remis en cause par le gouvernement, selon les informations de La Tribune.

Grâce à ce régime, le groupe de médias et de télécommunications reçoit chaque année près d'un demi-milliard d'euros du fisc (435 millions en 2009)”, ce qui constitue ' sa deuxième source de cash après SFR ' indique le quotidien économique.

Sanofi-Aventis prenait 2,1% dans la foulée d'un changement d'objectif chez Citigroup, L'Oréal le talonne avec +2,25%.

EDF progresse de 0,75% alors que son conseil d'administration a entériné la vente de ses réseaux de distribution électriques britanniques au conglomérat hong-kongais Cheung Kong.

Sur le SBF 120, Scor s'adjuge 1% après avoir détaillé ce matin son plan stratégique pour la période 2010-2013, baptisé ' strong momentum ', qui fixe notamment l'objectif d'une croissance organique de l'ordre de 5% par an.

Sur le SBF-250, Transgene s'envole de 6,3, après l'annonce d'un partenariat exclusif avec Jennerex pour le développement et la commercialisation, en Europe, dans la Communauté des Etats Indépendants (CEI) et au Moyen-Orient, de JX-594 pour le traitement de tumeurs solides.

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