Après avoir perdu jusqu'à plus de 1% dans la matinée et testé 6.320 au plus bas, le bourse de Paris a complètement inversé la vapeur en fin de matinée et n'a cessé d'accroître ses gains (+1,5% à 6.490Pts), d'abord en misant sur d'éventuelles avancées lors d'une seconde rencontre entre émissaires russes et ukrainiens cet après-midi, ensuite lorsque Jerome Powell a déclaré qu'il proposerait une hausse de 25Pts du loyer de l'argent le 16 mars, et non +50Pts comme les marchés l'envisageaient avant la guerre en Ukraine.
Wall Street célèbre l'annonce et le Dow Jones gagne +1,2%... mais le Nasdaq plus prudent se contente de +0,3%.

Le CAC est bien aidé par l'envol de +6,5% du seul Total-Energies, dans le sillage d'un baril de pétrole qui flambait encore de +5,5% à 113,5$ à Londres (+47% depuis le 1er janvier, +84% en 12 mois) avant de se tasser un peu vers 112$ (nouveau record depuis 8 ans tout de même).

La BCE vient d'ailleurs de revoir à la hausse son anticipation d'inflation en 2022 à... +5%.
Mais les marchés obligataires se comportent comme si les hausses de taux allaient être repoussées au-delà de la mi-mars : les OAT et les Bunds se sont détendus de -28 à -30Pts de base la veille, les rendements se retendent de +10 et +7Pts, à 0,47% et +0,001% respectivement.
Si les marchés d'actions ont l'air de retrouver un peu de sérénité, ce n'est qu'apparence puisque l'Euro recule de -0,3% face au Dollar qui grimpe vers 1,1085.

Les indices boursiers européens (+0,5% sur l'E-stoxx50) semblent prendre un peu distance avec le scénario de '3ème guerre mondiale' mais les bombardements se poursuivent en Ukraine. Des troupes russes aéroportés sont arrivées à Kharkiv, dans l'est du pays, une ville qui avait déjà été pilonnée la veille, Marioupol sert de corridor humanitaire pour l'évacuation de ressortissants étrangers, sous contrôle russe... mais la ville n'a pas été envahie).

Hier, lors d'un discours très remarqué, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté les députés européens à intégrer son pays au sein de l'Union européenne, provoquant une longue 'standing ovation' des élus communautaires.

'La réponse que nous apportons aujourd'hui aux actes de la Russie déterminera l'avenir de l'ordre international', a souligné Ursula van der Leyen, présidente de la Commission européenne.
La non-adhésion de l'Ukraine à l'UE ou à l'OTAN reste la 'ligne rouge' fixée par Vladimir Poutine.

La responsable a confirmé que l'UE allait débloquer 500 ME d'équipements militaires afin de soutenir la défense ukrainienne et 500 ME afin de faire face aux conséquences humanitaires de la guerre.

'Il est difficile de faire un pronostic sur la durée du conflit mais d'ores et déjà les conséquences sur les prix de l'énergie sont évidentes et viennent s'ajouter à une situation structurelle déjà tendue', s'inquiètent les équipes de Muzinich & Co.

'Cela va se répercuter immédiatement par une hausse du profil d'inflation pour 2022 au minimum', prédit la société d'investissement suisse.

Au chapitre économique, les investisseurs ont pris connaissance, en fin de matinée, des chiffres des prix à la consommation dans la zone euro: ils confirment une spectaculaire accélération de l'inflation en février, de 5,3% vers 5,8%, avec des prix de l'énergie en hausse de +31,7%.
Outre-Atlantique, le cabinet ADP a recensé +475.000 nouveaux emplois dans le secteur privé non agricole des Etats-Unis en février.
Le consensus en attendait entre 385 et 390.000, après les +509.000 créations de janvier (révisées d'une estimation initiale qui était de -301.000... un redressement de +810.000 qui constitue une première historique !).

Les créations de postes du mois dernier se sont concentrées dans les services avec 417.000 emplois en plus dans ce secteur (dont 170.000 dans les loisirs et l'hôtellerie), tandis que celui de la production de biens en a généré 57.000.

Dans l'actualité des valeurs françaises, Total Energies est loin devant avec +6,9% (Safran et Airbus accélèrent à +5%) tandis que Véolia recule symétriquement de -5%.

STMicroelectronics a annoncé mercredi avoir obtenu un prêt de 600 millions d'euros de la part de la Banque européenne d'investissement (BEI) pour soutenir ses activités de recherche et développement (R&D).

Interparfums publie au titre de 2021 un résultat net part du groupe plus que doublé (+131%) à 71,1 millions d'euros et une marge opérationnelle en amélioration de 4,8 points à 17,6%, pour un chiffre d'affaires en hausse de près de 53% à 560,8 millions.

Enfin, bioMérieux publie au titre de l'année 2021 un résultat net part du groupe en progression de 49% à 601 millions d'euros et un résultat opérationnel courant contributif record, en augmentation de 31% à 801 millions, soit 23,7% du chiffre d'affaires.

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