Le CAC40 finit pratiquement au plus haut avec un gain de +1,5% à 4.410Pts (meilleure performance depuis le 12 juillet), ce qui efface tout le terrain perdu depuis lundi soir.
Mais il n'y a pas d'acheteur: les volumes (2,77MdsE) sont inférieurs à ceux de mercredi (3,3MdsE), quand le CAC40 s'effritait de -0,15% !

C'est donc une hausse 'dans le vide' et essentiellement algorithmique qui salue la publication des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats Unis.

Le CAC40 a bondi de +0,5% vers +1,5% dans le sillage du Dow Jones (+0,9% à 18.520)qui efface d'un coup 10 séances de consolidation, le S&P500 (+0,8%) bat un nouveau record absolu à 2.182... et le Nasdaq (+1,1%) retrace enfin son zénith historique des 5.225Pts (meilleure clôture de tous les temps à la clé si les cours demeurent en l'état d'ici 22H, le record absolu du 20 juillet 2015 tient toujours, à 5.232Pts).
En Europe, l'arrachage des cours a été particulièrement intense en Espagne (+1,85%) et en Italie (+2,4%) où un gigantesque fond de 'defeasance' (poubelle à créances pourries) pourrait être en partie financé et garanti par la BCE, une façon de contourner à la fois l'interdiction du 'bail in' et du 'bail-out' (en faisant semblant que la 'Bad Bank' ainsi créée ne génèrera pas des pertes abyssales... dans 20 ans ?).

Tous les mauvais chiffres de la semaine sont ignorés ou occulté, et y compris la dégradation inattendue du commerce extérieur américain publiée également à 14H30: seul compte le chiffre de l'emploi de juillet.

Le nombre de jobs créés (+255.000) excède largement le consensus des économistes (+185.000/+190.000) et de +45% les résultats de l'enquête ADP publiée ce mercredi (ADP a comptabilisé 179.000 nouveaux emplois dans le secteur privé).
Le chiffre de juin est révisé à la hausse de +6.000 et celui de mai de 11.000 à 24.000; le taux de chômage ressort inchangé à 4,9%.

Les salaires horaires ont progressé de +0,3% à 25,7$ et sont en hausse de +2,6% sur les 12 derniers mois.

Tout ceci pourrait fournir à la FED le prétexte idéal pour prétendre relever son taux directeur en décembre... mais non, il a été décidé que les marchés monteraient ce vendredi afin de finir la semaine au plus haut, et battraient de nouveaux records afin que la hausse s'auto-perpétue éternellement.

Les investisseurs occultent complètement une dégradation de -8,7% de la balance commerciale américaine en juin, à -44,5Mds$, preuve que tout ne va pas si bien pour la compétitivité américaine... et la hausse de Dollar vers 1,1070 ne va pas arranger les choses.

En Europe, les commandes à l'industrie se sont repliées de 0,4% ce même mois en Allemagne, alors que les économistes escomptaient au contraire une progression de 0,5%: ces chiffres n'existent tout simplement pas d'un point de vue boursier.

Sur le front des valeurs, les achats se sont concentrés sur Lafarge Group (+5,4%, accélération durant le fixing) domine très nettement le CAC 40 à la faveur de l'annonce inattendue d'une hausse de la marge d'Ebitda à fin juin et de la reconduction des objectifs annuels.
Les valeurs à fort 'béta' (les + réactifs à la hausse) sont également recherchées, à l'image de Peugeot et Renault (tir groupé entre +3,95% et +4,14%).

Lanterne rouge du SBF 120, le titre Casino lâche quant à lui 1,5% sous le coup d'une dégradation de Morgan Stanley.
Sanofi ferme la marche au sein du CAC avec un repli en solo de -0,3% (dans le sillage de son homologue Novo-Nordisk qui plonge de -8,5 à Copenhague (profit warning lié à une forte concurrence dans l'industrie de l'insuline, surtout aux Etats Unis).




Copyright (c) 2016 CercleFinance.com. Tous droits réservés.