Après une semaine difficile et une brève incursion sous 7.400Pts, la Bourse de Paris finit la semaine en beauté avec un gain de +1,26% vers 7.433, ce qui réduit le repli hebdo à -0,8% : les décision des banques centrales - la Fed et la BCE - ont été bien digérées, y compris leur approche restrictive.

L'indice Euro-Stoxx50 est tout aussi bien orienté (+1,2%), dans le sillage d'une ouverture positive de Wall Street, dans le sillage d'Apple (+4,5%).

Les 3 indices affichaient +1% en moyenne d'entrée de jeu et la hausse s'amplifie : le Dow Jones gagne +1,3%, le Nasdaq +1,7% et le S&P500 près de 1,4%.
Vu l'euphorie du jour post-NFP, le spectre de la récession s'éloigne aux Etats Unis et Wall Street applaudit.

Les marchés restent cependant très creux (3,3MdsE échangés à Paris) et fragilisés par les doutes entourant la capacité des banques centrales à faire refluer l'inflation.

Et ces doutes ne vont pas se dissiper avec la publication du 'NFP' d'avril avec des chiffres de l'emploi étonnamment robustes.

L'économie américaine a en effet généré 253.000 emplois non agricoles au mois d'avril, selon le Département du Travail, un nombre supérieur aux attentes du marché (+160.000), et même à celle de Jefferies qui en attendait jusqu'à 185.000.

Le taux de chômage en particulier s'est tassé de 0,1 point à 3,4% (au plus bas depuis 1969, le consensus attendait +0,1% à 3,6%), le taux de participation à la force de travail est resté stable à 62,6%, un niveau inférieur de 0,7 point à celui de février 2020, et le revenu horaire moyen s'est accru à un rythme annuel de 4,4% (contre 4,2% attendu), ce qui est bien plus fort que prévu.

Ceci occulte la révision à la baisse des embauches les 2 mois précédents, de 326.000 à 248.000 pour février et de 236.000 à 165.000 pour mars, soit un solde de révision total de -149.000 pour ces 2 mois.

L'impact sur l'obligataire est clairement négatif avec des rendements qui font un bond de +8Pts (OAT à 2,88%) à +10Pts (sur les T-Bonds à 3,45%).

'Il ne fait aucun doute que les marchés sont nerveux en ce moment, dans l'attente des prochains développements autour de la crise bancaire régionale américaine', explique Jim Reid, stratège marchés chez Deutsche Bank.

'Quoi qu'il en soit, les prochains trimestres s'annoncent longs, cahoteux et stressants', prévient l'analyste.

Les investisseurs ont pris également connaissance des chiffres de la production industrielle en France puis des ventes de détail en zone euro, qui les renseigneront sur la réalité d'une menace récessionniste sur le Vieux Continent.

En mars 2023 en France, la production se replie sur un mois dans l'industrie manufacturière (‑1,1% après +1,3%) comme dans l'ensemble de l'industrie (‑1,1% après +1,4%), selon les données corrigées des variations saisonnières et de jours ouvrables de l'Insee.

En mars 2023, le volume des ventes du commerce de détail corrigé des variations saisonnières a diminué de 1,2% dans la zone euro et de 1,1% dans l'UE, par rapport à février, selon les estimations d'Eurostat.

L'Euro semble bien parti pour finir la journée inchangée face au Dollar, entre 1,1000 et 1,1010... et c'est le Franc suisse qui décroche en solo de -0,75% face aux principales devises mondiales.

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