Après avoir gagné près de 1,4% hier, la bourse de Paris double la mise: le CAC40 progresse grimpe vers 6.725 et s'est même offert une poussée de 2% hisse au-delà des 6.755 points, retrouvant ses meilleurs niveaux de fin mars mais aussi et surtout ses niveaux d'avant guerre en Ukraine (6.700).
L'Euro-Stoxx50 gagne un peu moins de 1% alors que le Dow Jones et le S&P500 se contentent de +0,5%.

Si de nombreuses incertitudes demeurent - que ce soit autour du conflit en Ukraine, de la poussée de l'inflation ou encore du rythme du resserrement monétaire de la Fed - les marchés profitent en Europe des bons trimestriels d'entreprises ainsi que d'une embellie sur le plan des rendements obligataires.
A Paris, qui devance nettement les autres places européennes, les investisseurs ne font pas mystère de la certitude renforcée d'une réélection d'Emmanuel Macron ce dimanche au lendemain du débat avec sa rivale Marine Le Pen (d'un avis quasiment unanime, 'le Président a nettement dominé le débat, cette confrontation a tué le suspens').
Le CAC40 célèbre donc par avance la continuité politique qui se profile.

Sur les marché des taux, le rendement des Treasuries à dix ans rebondit de 2,85% vers 2,905% après avoir atteint en début de semaine un nouveau plus haut annuel, à 2,93%.

En Europe, le 10 ans allemand, considéré comme le taux de référence de la zone euro, se stabilise à 0,90%, tandis que les OAT françaises affichent +5Pts à 1,385% après avoir franchi mardi le seuil des 1,40%, du jamais vu depuis 2017.

Ce matin, les investisseurs ont pu prendre connaissance du climat des affaires en France au titre du mois d'avril. Celui-ci se dégrade légèrement, au vu de l'indicateur synthétique de l'Insee, qui perd un point à 106, mais reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100).

Cette dégradation résulte notamment de la détérioration de la situation conjoncturelle dans le commerce de détail, alors que le climat se montre stable dans les services, s'éclaircit légèrement dans l'industrie et s'améliore dans le bâtiment.

L'inflation dans l'Eurozone est évaluée à 7,4% en mars (contre 5,9% en février), niveau proche de l'estimation initiale de +7,5%.
Selon Eurostat, le premier contributeur à cette inflation est l'énergie (+4,36%) devant les services (+1,12%) puis l'alimentation, alcool et tabac (+1,1%) et les biens industriels hors énergie(+0,9%).

Le taux d'inflation annuel de l'UE s'est établi à 7,8% en mars, contre 6,2% en février... à comparer avec +1,7% en mars 2021. La France fait figure de bon élève avec +5,1% (seul Malte fait mieux avec 4,5%) tandis que l'inflation fait rage en Estonie (14,8%) et en Lituanie (15,6%).

L'Euro semble profiter de ces chiffres et remonte vigoureusement (+0,5%), au-delà des 1,09/$.

Le Dollar est peut-être affecté par les signaux de ralentissement qui se multiplient outre-Atlantique avec une baisse de la croissance de l'activité manufacturière dans le nord-est des Etats-Unis en avril:

Déjouant les pronostics prudents liés à la situation géopolitique, aux confinement massifs en Chine, aux pénuries de pièces détachées et de matières premières, les indicateurs avancés US ont de nouveau progressé de +0,3% au mois de mars, à 119,8 selon l'enquête mensuelle du Conference Board publiée ce jeudi.

En revanche, l'indice 'Philly Fed' (activité industrielle dans la région centre-Est des Etats Unis) chute de -10Pts à 17,6 ce mois-ci, alors que les économistes en prévoyaient un tassement vers le seuil des 20.
Le nombre d'inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage est resté quasi stable (-2000 à 184 000) mais le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités recule de -58.000 pour s'établir à 1.417.000. soit une baisse de 58.000 par rapport au chiffre de la semaine précédente.
Reste à découvrir les indicateurs avancés du Conference Board en milieu d'après-midi.

Outre l'élection présidentielle de dimanche, la fin de semaine s'annonce aussi chargée en matière de résultats d'entreprises.
Aux Etats-Unis on attend notamment d'ici demain les résultats trimestriels d'American Express, AT&T et Verizon.

La politique monétaire reste également au coeur des débats à l'approche des prises de parole très attendues de Jerome Powell, le patron de la Fed, et de Christine Lagarde, la présidente de la BCE, à l'occasion des réunions de printemps organisées par le FMI et la Banque mondiale.

Dans l'actualité des sociétés françaises, les champions des matériaux de construction se distinguent avec St Gobain et Legrand à +3,8% en moyenne.
Alstom qui signe un gros contrat de fourniture de 100 rames de tramways en Australie (état du Victoria) s'impose en tête du CAC40 avec +4,3%.
Carrefour (-3,3%) a publié hier soir un chiffre d'affaires TTC en progression de +3,4% en comparable (LFL) à 20 239 ME au 1 er trimestre (+7,1% à changes constants).

Le distributeur de matériel électrique Rexel (+8%) indique avoir enregistré des ventes de près de 4,38 milliards d'euros au titre des trois premiers mois de 2022, en croissance de 31,4% en données publiées, et de 16% en données comparables et à nombre de jours constant.

Getlink annonce un chiffre d'affaires consolidé du Groupe en croissance de 46 % à taux de change constant, à 227,8 millions d'euros au premier trimestre 2022 par rapport à la même période en 2021.

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